Ce samedi, lors d’une conférence de presse à Conakry, El Hadj Manchour Kaba, président du Parti Panafricain de Guinée (PAG) et ancien candidat unique à l’élection présidentielle de 1993, a profité de l’occasion pour lancer de graves accusations contre l’ancien président Alpha Condé. La rencontre, qui portait sur l’analyse détaillée de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, a rapidement pris un tournant critique à l’égard de l’ancien chef d’État.
El Hadj Manchour Kaba a révélé ce qu’il qualifie de « secret d’État bien gardé » concernant la gestion du port autonome de Conakry par une société mixte turco-guinéenne. Selon ses propos, Alpha Condé aurait attribué à titre personnel plus de 40 % des actions de cette société, laissant l’État guinéen avec seulement 15 %. « Un tel acte devrait conduire Alpha Condé devant la Haute Cour pour trahison », a-t-il déclaré. Il estime qu’aucun chef d’État ne devrait s’approprier une part aussi importante d’un patrimoine national.
Il ne s’est pas arrêté là. El Hadj Manchour Kaba a également exprimé sa déception face à la gouvernance d’Alpha Condé, qu’il qualifie de « plus grande déception du siècle ». Selon lui, le fait qu’un universitaire de renom, formé à la Sorbonne, s’accapare des biens de l’État pour son intérêt personnel est à la fois « incroyable et inimaginable ». Il a réitéré ses accusations concernant la gestion du port de Conakry, affirmant que la société turque détient 42 % des actions, Alpha Condé 43 %, et l’État guinéen seulement 15 %. « Si Alpha Condé rentre aujourd’hui en Guinée, il doit être conduit en prison, c’est évident », a-t-il insisté.
El Hadj Manchour Kaba a également soulevé des questions sur la gestion de la centrale flottante au port de Conakry, demandant des éclaircissements sur les actionnaires impliqués dans cette affaire.
Affaire à suivre
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org