Plusieurs vendeuses au marché Bonfi, dans la commune de Matam, ont manifesté leur colère ce mardi, 08 Août, à l’endroit des autorités communales. Elles accusent ces dernières de vouloir les déloger de leur hangar au profit des vendeuses de poissons. Ces femmes y voient du deux poids deux mesures et manifestent leur ras-le-bol.
Au micro d’avenirguinee.org, Maimouna Bangoura est revenue sur la genèse de la situation: » nous sommes vendeuses dans cet hangar depuis 11 ans, avant même la reconstruction de ces hangars. Nous étions d’abord dans des contenaires, un jour, les vendeuses des poissons sont venues nous dire qu’ici est leur place. Mais, on ne leur a pas répondu. Pourtant, elles ont un hangar qui est bien construit et équipé par elles-mêmes. Mais, elles refusent d’aller là-bas depuis au temps d’Alpha Condé », relate-t-elle.
Et de poursuivre, » quand Doumbouya a pris le pouvoir, la Gouverneure de la ville de Conakry est venue détruire toutes nos boutiques qui étaient des centenaires. On a alors perdu des marchandises. Personnellement j’ai perdu plus de 60.000 millions de francs guinéens. Maintenant, après, Doumbouya a construit ici pour nous. Chacun a payé 100.000 fg pour avoir une place. Après, ils nous ont installées ici il y a un an et 6 mois. C’est la semaine passée maintenant que les vendeuses des poissons sont encore venues réclamer ici », regrette cette vendeuse.
Alors, remarquant la colère des femmes, l’administrateur du marché a convoqué les manifestantes pour leur expliquer la démarche des autorités à travers cette action.
» Hier, nous avons été convoquées au bureau du maire, il a dit que la décision vient du Gouvernorat, que ce n’est pas seulement les cordonniers qui sont concernés, que les deux hangars doivent être libérés pour les vendeuses de poissons. Donc, que nous devons quitter à notre place pour qu’elles viennent s’installer ici. Dans ce cas, on va aller où maintenant ? », s’interroge Maimouna Bangoura.
De son coté, la représentante de second hangar concerné, Oumou Diallo a interpellé le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya en ces termes : » nous demandons au président Colonel Mamadi Doumbouya à dire au Maire et à la Gouverneure de nous laisser ici parce que c’est notre place. Les vendeuses de poissons ont un hangar, elles peuvent aller là-bas vendre les poissons. Mais, si le maire insiste pour qu’on quitte ici là, ce sont nos corps qui vont sortir d’ici », lâche cette autre vendeuse.
Selon Sékou Conté, secrétaire général du marché de Bonfi, les autorités communales sont fermes sur leur décision: » le maire nous a convoqués, il nous a dit que personne n’a le droit de rester au bord de la route maintenant. Donc, de tout faire pour que les vendeuses de poissons rentrent dans le marché. Ainsi, on avait prévu une place au dernier hangar pour elle. Mais, voyez-vous, ces femmes-là utilisent les glaces qu’elles mettent sur les poisons et versent de l’eau sur la chaussée. Donc, il faut creuser le caniveau du dernier hangar jusqu’ à la mer. Le maire a dit que c’est distant, on ne peut pas faire ça. Donc, la partie qui est proche des caniveaux, c’est le premier hangar qui est la ligne des cordonniers. Donc, il a dit de donner ça aux vendeuses de poissons », rapporte ce responsable du marché de Bonfi.
Visiblement déterminées, ces femmes manifestantes ne comptent pas reculer tant que leur revendication n’est pas prise en compte.
À suivre…
Ibrahima Sory Camara (621269981)
Avenirguinee.org