La Maison des Associations et ONG de Guinée s’intéresse à la consommation de la Kusch, une drogue qui tue des jeunes guinéens depuis un bon moment. Cette plateforme de la société civile, après avoir été alertée sur la présence de ce produit impropre à la consommation en Guinée, a constitué une équipe d’enquêteurs afin d’investir les débarcadères de Conakry, considérés comme la porte d’entrée de cette drogue en Guinée.
Le coordinateur national par intérim de cette structure sociale qui se démarque de par ses actions depuis plusieurs années, a accordé une interview ce lundi, 07 novembre, à avenirguinee.org.
D’entrée, Alpha Bayo est revenu sur les raisons de leur implication dans cette démarche.
« Nous avons appris au même titre que tous les guinéens qu’il y a une nouvelle sorte de drogue qui circule actuellement et qui tue des jeunes. Alors, en tant qu’observateurs, nous avons décidé de mener un diagnostic indépendant ou une enquête indépendante. Et, cette enquête consistait à déployer nos enquêteurs dans les débarcadères parce que c’est là où il y’a eu beaucoup de cas qui ont été enregistrés. Même moi je faisais partie de l’équipe d’enquêteurs et nous avons sillonné presque la quasi-totalité des débarcadères qui entourent la ville de Conakry », a-t-il expliqué.
Poursuivant, « pratiquement, quand on s’est rendu sur le terrain, nous avons constaté la présence des services spéciaux. Mais, techniquement on a compris qu’il y a la circulation de la nouvelle drogue Kusch en Guinée. Alors, de quoi s’agit-t-il pratiquement ? Il s’agit d’une nouvelle drogue qui est en train de tuer aujourd’hui les jeunes dans notre pays. Et, nous avons compris que ça circule au niveau des débarcadères. Même au-delà de cette nouvelle drogue, il y a la drogue au sens vrai du terme… ».
Sans donner de statistiques, cet acteur de la société civile a tout de même soutenu que cette drogue coule jours et nuits dans des débarcadères de Conakry. C’est pourquoi, il interpelle les autorités.
«… Les autorités doivent vraiment s’impliquer à ce que les choses se passent dans les meilleures conditions au niveau des débarcadères. Sinon, ça risque en tout cas de créer beaucoup de problèmes à la couche juvénile. Mais, vous partez dans les débarcadères, à partir de 22h23h, vous allez voir des choses inimaginables là-bas. Nous, nous étions sur le terra jusqu’à 22 h au débarcadères de Dixinn, mais ça circule 24/24 h. Alors, il est de la responsabilité de l’État de savoir ce qui se passe dans ces débarcadères. Mais, sincèrement nous avons compris que malgré la présence par endroit des services spéciaux, les choses ne se passent pas dans les normes. Donc, c’est le moment pour nous d’interpeller des autorités à d’interdire formellement la circulation de cette drogue qui tue nos compatriotes ».
Et de conclure, « nous n’avons pas d’abord les vrais statistiques au sens du vrai du terme, mais d’après toutes les informations que nous avons recueillies sur le terrain, il y a eu une vingtaine de jeunes qui sont décédés à cause de cette drogue. Alors, l’État à l’obligation de protéger les individus même contre leurs propres personnes… ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguineee.org
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