Dans l’optique de rehausser mais aussi de responsabiliser le débat public guinéen, la Maison des Associations et ONGs de Guinée (MAOG), fidèle à ses idées innovantes, a organisé ce samedi, 4 juin, une conférence-débat autour de la problématique de la gouvernance minière en Guinée. Cette thématique a été développée par des experts nationaux évoluant dans le secteur minier.
Ce cadre est, selon les organisateurs, une opportunité pour les associations affiliées à la MAOG, de prendre connaissance du bénéfice et aussi des enjeux majeurs liés à l’exploitation minière en Guinée.
Dans son intervention, le coordinateur national par intérim de la MAOG, Alpha Bayo, est revenu sur l’objectif principal de cette initiative qui est à sa première édition.
» Le débat public responsable est une autre initiative de la MAOG qui a pour objectif de moraliser le débat public en Guinée. Parce que le débat public est vraiment pollué parce qu’on permet à n’importe qui de parler de n’importe quoi; on est spécialiste en tout et en rien. C’est pourquoi nous, nous avons dit débat public responsable. C’est un débat qui vise a appeler les spécialistes des questions déterminées pour animer des conférences. Et nous, nous avons déjà un public qui sera là, qui a vraiment besoin de savoir des informations fiables et des informations crédibles. Aujourd’hui, nous avons commencé, c’est le 1er acte », a-t-il indiqué.
Sur le choix de la thématique du jour « la problématique de la gouvernance minière en Guinée », il précise que : » nous avons commencé par la gouvernance minière parce que bientôt l’exploitation de mine de fer de Simandou, qui représente un enjeux pour notre pays. Alors, nous, en tant que société civile, voulons nous intéresser à cette question ».
Au cours des exposés, plusieurs questions ont été abordées. Notamment : La Guinée peut-elle miser sur l’exploitation minière pour son développement ? Un sujet abordé par le doctorant Oumar Barry qui a tout d’abord expliqué la politique géo-stratégique et politique menée par les puissances dans l’exploitation.
Pour lui, en misant seulement sur les mines, un développement de la Guinée ne peut être imaginer.
» L’expérience a montré que notamment le cas de la Hollande mais aussi la France, d’ailleurs d’autres pays comme les États-Unis, les mines ne sont pas une ressource qui permette le développement des nations, mais elles peuvent être un levier. C’est-à-dire un levier qu’on peut actionner à travers les revenus générés par l’exploitation minière pour développer d’autres secteurs durables comme l’agriculture, comme le tourisme, comme l’élevage dont la Guinée regorge encore de potentialités. Les ressources minières demandent souvent des investissements énormes mais génèrent des internalités qui peuvent parfois handicaper le développement de nos territoires », a-t-il fait savoir.
Indiquant que le mieux serait d’amener nos autorités à prendre en compte la dimension géopolitique qu’il y a derrière tous les projets d’exploitation minière en Guinée.
Très satisfait des exposés au cours de cette conférence, Samuel Lelano a martelé avoir tiré profit de cette séance.
« Ce qui a attiré mon attention, c’est savoir que notre pays soit riche en ressources minières mais qu’en réalité, les populations vivantes sur le territoire ne bénéficient pas du tout des retombées économiques de ces ressources minières. C’est un enjeu géopolitique et économique comme les panelistes l’ont expliqué. Donc, ce qui est un défi a relevé pour nous les acteurs de la société civile aujourd’hui, parce que nous avons un rôle classique qui consiste tout temps, d’intervenir sur des questions démocratique, politiques et non s’intéresser sur des questions d’ordre stratégique purement économique, pour le développement d’un Etat. Donc, ces débats publics et résponsables est une bonne séance d’initiation et d’information ».
Au-delà des conférenciers et participants, des hommes politiques ont répondu présent à cette conférence. Ce sont : Bouya Konaté, président du parti UDIR et Dr Ben Ben Youssouf Keita, président du parti ACP. Tous les deux ont apprécié l’initiative de la MAOG. Et, par ailleurs, ils ont soutenu que c’est une démarche qui mérite d’être accompagnée par les autorités en vue de responsabiliser le débat public.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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