Dans une interview accordée à notre rédaction ce mercredi, Moussa Iboune Conté, un activiste de la société civile, a déploré la tuerie survenue à Kindia lors d’une manifestation de jeunes contre le manque de courant.
« Il s’agit d’une situation regrettable qu’il faut reconnaître et avouer. Dans un pays réputé comme le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, avec plus de 2500 fleuves arrosant les pays voisins, nous ne devrions pas faire face à ce genre de problème. Il est regrettable que la gouvernance passée n’ait rien fait pour nous protéger de ces désagréments. Notre pays se retrouve dans cette situation alors que Dieu nous a dotés de toutes les ressources du sol et du sous-sol les plus convoitées à travers le monde. »
Concernant la tuerie survenue hier dans la ville de Kindia lors d’une manifestation ayant coûté la vie à deux jeunes, l’activiste Conté a souligné que :
« Ce qui s’est passé à Kindia est regrettable. Aucun Guinéen ne devrait être tué pour réclamer ses droits. Il faut éviter cela. Ensuite, j’appelle nos compatriotes, surtout les organisations de la société civile, à accompagner toujours la population et à lui montrer les voies à suivre pour revendiquer ses droits. Pendant cette période transitoire, tous les acteurs politiques ont demandé une trêve, aucune manifestation politique ou sociale ne devrait avoir lieu sur la voie publique. »
Sur les recommandations aux autorités afin d’éviter d’autres manifestations contre le manque de courant en Guinée, notre interlocuteur dira ceci : « Il est nécessaire de connaître la cause et le gouvernement est en train de corriger cette cause. Cependant, lors de la prise du pouvoir par le CNRD, il a été décidé de mettre fin au contrat d’une société turque fournissant le courant à Conakry et ses environs à partir d’un bateau situé au large de Conakry. Après la fin de ce contrat, j’ai appris qu’ils sont en train de négocier pour que ce bateau revienne. »
Enfin, « Nous avons toujours dit qu’une transition est gérée par des acteurs sociopolitiques. Si c’était un acteur social qui était à la tête de ce département, il aurait anticipé cela. Il faut expliquer à la population ce qui empêche le dépositaire du pouvoir de rencontrer les citoyens et de leur dire ce que nous faisons pour résoudre ces difficultés. »
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org