Pour exprimer leur ras-le-bol face à la restriction d’Internet en Guinée et la libération des ondes des médias, le Syndicat de la Presse Privée de Guinée (SPPG) a organisé une manifestation pacifique ce jeudi pour dénoncer cette habitude de la junte militaire au pouvoir.
Dans une interview accordée à notre rédaction ce jeudi, l’ex-journaliste et président de l’AGEPI Moussa Iboune Conté s’est exprimé sur cette actualité brûlante.
Pour lui, les organisateurs de cette manifestation devraient se concentrer sur : « Ce qu’il faut regretter d’abord, personne ne se réjouit de la perturbation des réseaux sociaux et d’Internet en Guinée. Mais aussi, il faut regretter la démarche que le syndicat professionnel de la presse en Guinée adopte. Dans la vocation première d’un syndicat, c’est de promouvoir et défendre les intérêts matériels, moraux et financiers de ses membres. Aujourd’hui, le combat qui s’impose pour le SPPG, c’est celui de la convention collective. Actuellement, il y a une écrasante majorité de journalistes qui n’ont pas de contrat de travail. Je fais partie de ceux qui ont demandé et obtenu auprès des fondateurs des médias de l’Afrique de l’Ouest, OSIWA, le financement pour la mise en place d’une convention collective. Et il y a eu plusieurs réunions… donc moi, je suis un peu perdu parce que ce devrait être le combat du syndicat », dit-il.
Et de poursuivre, « deuxièmement, en ce qui concerne Internet, je crois que face à ce que nous avons comme pouvoir en Guinée, je pense que nous aurions dû adopter une démarche différente. Aujourd’hui, la Guinée a souscrit aux engagements internationaux en matière de liberté d’expression. Nous avons souscrit au Pacte Civil International relatif aux droits civils, nous avons souscrit aux valeurs et principes du droit de service public, nous avons souscrit à tous les engagements internationaux qui encadrent l’utilisation des réseaux sociaux, et nous avons même souscrit relativement à Internet sans frontières. Je crois que quand on a été à l’école, il existe tellement d’outils dans ce qu’on appelle une revue documentaire. Lorsque vous suivez que la Guinée a souscrit à tous ces engagements, la prochaine étape devrait être d’exiger de l’État guinéen qu’il assume sa responsabilité. Et si cela ne fonctionne pas, il y a tellement de voies de recours, nous avons la Cour Suprême, nous pouvons poursuivre l’État pour abus d’autorité… c’est ce qui devrait être la démarche lorsque vous avez été à l’école et que vous êtes à la tête du mouvement. »
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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