La liste des partis politiques s’allonge en Guinée. Le jeune entrepreneur guinéen, produit de l’université guinéenne, Mamady Ib Kourouma, vient de marquer son adhésion à l’espace politique guinéen avec le Parti des Jeunes pour le Développement de la Guinée (PJDG), une formation politique qu’il a créée dans l’espoir de diriger la Guinée. Le technocrate et parfait connaisseur du monde de l’industrie et des PME était face à un parterre de journalistes ce mercredi 1er mai dans un réceptif hôtelier de Conakry. Il était question de conférer avec la presse sur ses ambitions politiques.
Après avoir salué les efforts inestimables des travailleurs du monde et ceux de la Guinée à l’occasion de la Journée Internationale du Travail, il a exposé dès le début ses motivations à se lancer en politique.
« Depuis l’indépendance, les jeunes ont été spectateurs des différents courants politiques en Guinée. Désormais, la jeunesse que nous sommes sera au centre de toutes les préoccupations. Je crois à l’entrepreneuriat, j’ai eu plusieurs entretiens avec plusieurs gouvernements passés, mais aujourd’hui nous partons à la conquête du pouvoir. J’ai des programmes dont je suis convaincu de la nécessité de les mettre en place pour ce pays. On ne peut pas continuer à être des spectateurs, nous devons devenir maintenant des acteurs car nous avons la solution aux nombreux défis qui se posent aujourd’hui », dit-il.
Mamady IB Kourouma, très connu dans le monde des affaires, a soutenu que : « Nous n’avons pas de complexe, notre vision est claire. Dans mon parcours, je n’ai fait que rencontrer des grands patrons pour négocier des contrats, donc je sais à quoi m’en tenir. Nous mettons la Guinée au centre de nos priorités. Nous n’avons pas d’ennemis, nous n’avons pas d’amis non plus. Tout ce que nous ferons, nous prendrons en compte l’intérêt de la Guinée ».
Au cours de ce point de presse, le désormais homme politique s’est également exprimé sur la conduite de la transition. Il n’a pas fait de larges commentaires sur ce sujet, mais soutient qu’il faut du temps pour mettre en place les fondements de la République avant d’organiser les élections.
« Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. C’est comme si vous vouliez construire un immeuble, il faut que le fondement soit solide. Les autorités en place nous ont promis des choses qui devraient être mises en place, pour le moment les discussions sont en cours, donc je pense qu’il faut prendre son mal en patience, cela ne veut pas dire s’éterniser. Le président de la République doit être élu par le peuple. Mieux vaut une mauvaise démocratie que l’État que nous connaissons maintenant. Pour moi, il ne faut pas voir le temps, mais plutôt ce que nous voulons poser comme acte. Si les bases sont fondées, et que nous avons le processus qui détermine que tout le monde puisse aller aux élections, je pense que nous ne sommes pas à une année près. Nous observons la transition comme vous ».
Fort de plus de 25 ans d’expérience en dehors du pays, Mamady IB Kourouma prévoit dans son projet de société de réduire le train de vie de l’État, de partager équitablement les ressources du pays entre les fils et filles de la Guinée.
« Je vais réduire le train de vie de l’État, je réduis à 50 pour cent le budget de souveraineté du président, celui du Premier Ministre à 50 pour cent ; je réduis les avantages des ministres et de tous les hauts commis de l’État de 10 pour cent. On veut l’équité sociale dans ce pays, la Guinée est pour tout le monde », a-t-il annoncé. Insistant par la suite qu’il n’est « avec aucun parti politique, aucun leader politique, nous ne sommes soutenus par aucun parti politique, nous sommes là parce que nous croyons en nos idées ».
La vice-présidente du parti, madame Foulématou Camara, activiste de la société civile à la base, a laissé entendre que le PJDG ne rejoindra aucune coalition politique ni ne signera une alliance. « Si nous sommes arrivés là, c’est parce que nous avons des convictions, nous avons des idées, des visions que nous voulons mettre à la disposition du peuple. Ce n’est pas venir nous ajouter à tel parti parce qu’il a existé pendant des années, non. Il faut que les jeunes que nous sommes prennent nos responsabilités. On ne doit plus accepter de nous faire manipuler par les politiciens, il faut que nous-mêmes portons nos voix », lâche la jeune dame.
Parmi les points phares du projet du PJDG, on peut citer entre autres : réduction de 10% du train de vie de l’État (Président, ministres, députés…) ; création d’une banque de jeunes pour le financement des projets d’entrepreneurs jeunes de moins de 35 ans, remboursement à partir de la 3e année ; parité homme/femme au sein de l’exécutif et 40% de femmes minimum au sein du pouvoir législatif ; revenu de base de 500 000 GNF pour les familles les plus modestes ; plus de taxes sur les luxes, alcools, tabacs…
Dans les jours et mois à venir, les responsables du parti vont entamer une mission à l’intérieur du pays pour la mise en place des structures de base.
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org
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