Le Burkina Faso vient d’instaurer le port obligatoire des tenues traditionnelles par les élèves au compte de la prochaine rentrée scolaire. Cette démarche des autorités de la transition vise à valoriser les produits locaux, entre autres le « Danfani », un pagne traditionnel très populaire dans ce pays.
Depuis la prise de cette décision par les burkinabés, des voix se lèvent en Guinée pour une éventuelle expérimentation du port des tenues traditionnelles dans les écoles. Est-ce possible ? Pourquoi encourager des initiatives de ce genre ? Comment instaurer ce système qui visent à abandonner les Kakis portés depuis de nombreuses années par les élèves ? Entre autres questions posées à Mohamed Lamine Diallo, connu sous le nom de Mamadou Thug, artiste-humoriste, membre du Conseil National de la Transition (CNT).
À l’entame de sa prise de parole, il a tenu à rappeler quelques actions posées pour la valorisation des tissus locaux.
» Nous ici (CNT), depuis notre arrivée, nous avons reçu beaucoup de choses allant dans ce sens . D’abord, cette commission a demandé que tous les conseillers nationaux qui viennent à l’instance suprême de notre législation qui est la plénière, portent le made in Guinée, c’est déjà une avancée… C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, pendant les conseils des ministres, le président de la transition, colonel Mamady Doumbouya a demandé que les ministres viennent en Made In Guinée. C’est une avancée et c’est bien pour la culture de l’identité et surtout de l’artisanat guinéen », dit-il.
À l’idée de l’abandon des kakis au profit des tissus traditionnels, le conseiller n’est pas contre. Mohamed Lamine Diallo pense plutôt que cette démarche sera un facteur très important dans l’élan de valorisation des produits locaux entamé par les autorités de la transition guinéenne.
» C’est vraiment possible parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans une période de refondation, dans une période de rectification institutionnelle, on veut vraiment que nos habitudes qui tuent la culture, qui tuent l’économie guinéenne par le passé changent. Politiquement, c’est un travail qui sera bien réfléchi au sein du CNT. Et, si le ministre de l’Education souhaite le faire, il va passer par là pour la validation. Je dis encore et réitère que c’est possible mais, il faut une très grande réflexion parce que, ce qui fait la valeur de la Guinée, on a une grande et immense diversité culturelle. Alors, c’est possible mais ça demande une très grande réflexion », estime ce conseiller membre du CNT.
Sur le plan économique, l’artiste-humoriste indique que si cette décision est prise par les autorités, » ça sera un plus. Économiquement déjà, nos teinturières de Kindia, Labé, Kankan N’zérékoré et partout en Guinée, c’est un plus. Aujourd’hui, ça va aider même la production du coton chez nous. La chaîne économique devient plus grande parce qu’il y aura plus de consommateurs. Imaginez, si on a près d’un million d’élèves, c’est important. Quand on a un million de tenues à faire, cela veut dire que la production en coton, la production en teinture, du made in Guinée va aussi se multiplier. Et, c’est plus pour la Guinée, ça peut aider des guinéens », indique Mohamed Lamine Diallo.
À suivre…
Ibrahima Sory Camara (621269981)
Avenirguinee.org