Lundi dernier, autour de leur coordinateur national par intérim, des membres de la Maison des Associations et ONG de Guinée se sont rendus à la maison centrale de Conakry sise à Kaloum. C’est la plus célèbre maison de détention du pays au sein de laquelle se trouvent des anciens ministres d’Alpha Condé et certains députés de la République.
L’objectif de cette démarche était de s’enquérir de la réalité de cette prison et les conditions dans lesquelles les compatriotes y vivent.
Le coordinateur par intérim de cette plateforme de la société civile, au sortir de la visite, a dressé un constat alarmant.
» Vous savez, notre maison centrale de Conakry où se trouvent aujourd’hui les anciens ministres, les anciens députés qui sont en porte-à-faux avec la loi, c’est une maison que nous connaissons la capacité d’accueil. Elle est de 300 personnes », dit Alpha Bayo.
Et de poursuivre, » après, nous avons essayé d’approfondir notre enquête là-bas. Hier, on s’est rendu compte qu’à la maison centrale, il y a plus de 1800 prisonniers qui sont détenus là-bas et sans être jugés. Et, c’est ce qui provoque une surpopulation carcérale qui provoque également des maladies et facilite leur propagation », poursuit-il.
À en croire cet acteur de la société civile, » au-delà de surpopulation, il y a des gens là-bas qui ont été arrêtés et détenus juste pour le vol d’un téléphone pendant 4 ,5 ans sans être présentés devant un juge. Et ça, nous pensons que nous sommes dans un État de droit, donc il faut vraiment que le ministre Charles de la justice prenne ses dispositions. Parce qu’il est beau de parler mais, après, le véritable travail est que la justice soit rendue à tous les guinéens sans exception « , lâche-t-il.
Comme souvant vanter dans les médias, Alpha Bayo ne partage pas les affirmations indiquant que les droits de l’homme sont respectés en Guinée.
» Non, moi je le contredis, je m’inscris en faux . Les droits de l’homme en Guinée ne sont pas élogieux comme on annonce dans les médias. Mais, quand on ne mène pas d’enquêtes, on ne pourra pas le savoir. Aujourd’hui, on entend des arrestations arbitraires de personnes… Donc, nous sommes dans un État de droit, la détention provisoire est à 4 mois renouvelable une seule fois. Donc, cela veut dire qu’à partir du moment où vous avez fait 8 mois en prison sans être jugé, on doit vous libérer purement et simplement. Donc, si nous sommes dans un État, normalement les responsables du FNDC doivent être libérés parce qu’ils ont purgé le délai de détention provisoire. Donc, c’est cela l’Etat de droit. Donc, il faut que le ministre se bouge de ce côté ».
Enfin, il a annoncé quelques activités que sa structure compte mener après le ramadan.
» Après le ramadan, nous allons aller dans les autres prisons à l’intérieur du pays et les conclusions de nos enquêtes sur le terrain seront publiées ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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