A travers un décret rendu public samedi, 05 novembre, à la télévision nationale, le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya a procédé à l’élévation en grade de plusieurs agents pénitentiaires. Il s’agit de 16 inspecteurs qui ont bénéficié des grades de lieutenant plein, 50 contrôleurs des grades de sous-lieutenant et 350 agents des grades de brigade de chef. Une décision ‘’ salvatrice’’ qu’ils ont attendue depuis plusieurs années.
Au lendemain de la diffusion de ce décret, le ministre de la justice et des droits de l’homme s’est rendu à la maison centrale de Conakry ce dimanche. Alphonse Charles Wright a eu un entretien avec le directeur de l’administration pénitentiaire, avant de se prêter aux questions des journalistes.
« Il faut quand même remercier et louer les efforts de monsieur le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya dans sa politique de traitement inclusif de tous les corps militaires et paramilitaires, ce qui dénote à suffisance son sens élevé d’homme d’Etat. L’administration pénitentiaire ne doit pas être en marge de l’évolution des corps militaires et paramilitaires dans notre pays », a-t-il dit à l’entame de sa prise de parole.
A l’en croire, cette élévation en grade sera suivie par des formations des bénéficiaires sur la gestion de l’administration pénitentiaire afin de continuer sur la ligne de respect des droits des détenus.
« Quand vous regardez les tenues qu’ils portent, lors que vous regardez le travail énorme qu’ils abattent au quotidien, depuis 20 ans, aucun gouvernement n’a pensé à pouvoir appliquer ce qui leur revenait de droit. C’est ce qui a créé des frustrations à leur sein à un moment donné. Mais, comme je leur ai toujours dis, cette reforme au niveau de l’administration pénitentiaire va se poursuivre. Parce que, les grades qu’ils ont reçus, désormais doivent être des grades mérités pour les permettre d’avancer. Et, cela ne peut pas se faire sans la formation continue qu’ils doivent recevoir dans les jours à venir », a-t-il martelé.
Et de conclure, « J’ai quand même eu la peine de leur dire qu’être garde pénitentiaire, cela découle de deux obligations : la première, vous gérez des humains. Par voie de conséquence, vous devrez être capables de respecter leurs droits en milieu carcéral, donc c’est une quête d’observation des droits des détenus. Deuxième obligation, c’est le respect de la hiérarchie. On ne peut pas parler d’un corps s’il n’y a pas de respect de la hiérarchie. Ils ont pris des engagements, j’ose croire que c’est une nouvelle ère qui se dessine pour eux ».
De son côté, Mamadou Gando Bah, directeur national de l’administration pénitentiaire, a souligné que ce décret est le résultat de plusieurs années de protestations et de réclamations.
« J’ai un sentiment de satisfaction suite à la nomination du personnel pénitentiaire en grade. Vous n’êtes pas sans savoir que ce personnel a tant souffert, puisque depuis 2010 qu’il a été officiellement engagé à la fonction publique, il est resté, malgré son statut qui a été signé en 2016 en tant que paramilitaire, pendant tout ce temps sans bénéficier d’aucun grade. Je tiens à vous informer que c’est un processus qui a été entamé depuis les états généraux autour de la justice en 2012 qui ont conduit à la mise en place d’une politique nationale de la réforme du secteur de la justice, donc, l’administration pénitentiaire a été bel et bien prise en compte. C’est également dans ce sens que l’humanisation et la modernisation du système pénitentiaire guinéen a été prise en compte en tant qu’orientation stratégique. A cet effet, nous avons mobilisé plusieurs expertises qui ont permis la définition des tenues et les attributions de corps et les insignes du code personnel pénitentiaire…».
Au retour de son voyage de l’étranger, le ministre de la justice annonce que des sessions de formations seront lancées à l’intention des gardes pénitentiaires.
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org