À l’occasion de la Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite des personnes, célébrée le 30 juillet dernier, la ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, Charlotte Daffé, a organisé une conférence de presse ce vendredi 09 août 2024, en collaboration avec le ministre de la Justice, Yaya Kairaba Kaba. Cet événement avait pour objectif de sensibiliser la population guinéenne à l’ampleur de ce fléau et de réaffirmer l’engagement du gouvernement dans la lutte contre la traite des personnes en Guinée.
Dans son intervention, la ministre Charlotte Daffé a mis en lumière la nécessité de prendre conscience de l’omniprésence de ce phénomène, même au sein des familles guinéennes, souvent sans en avoir réellement conscience. « La traite des personnes passe sous nos yeux sans que nous nous en rendions compte, même dans nos différentes familles. Cette conférence de presse vise à éveiller les consciences sur ce qui se déroule quotidiennement autour de nous », a-t-elle déclaré. Elle a souligné que ce fléau affecte particulièrement les femmes, les enfants et les personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les orphelins et les victimes de violences conjugales.
Mme Daffé a également évoqué la situation des migrants, souvent victimes de traite dans les pays où ils se rendent. « Lorsqu’ils reviennent au pays, nous avons l’obligation de les accompagner, notamment les femmes qui ont souvent subi des actes de traite là où elles étaient. En tant qu’État, nous avons le devoir de prendre des mesures fortes pour sensibiliser la population et sanctionner les trafiquants », a-t-elle affirmé. Elle a également précisé que le Centre Jean-Paul II est l’une des structures où les victimes reçoivent un accompagnement psychosocial pour leur réinsertion.
De son côté, le ministre de la Justice, Yaya Kairaba Kaba, a insisté sur les dispositifs juridiques et les mécanismes de coopération internationale qui permettent de protéger les victimes et de poursuivre les trafiquants. Il a expliqué que des actions concrètes, comme les remises de police à police et les commissions rogatoires, sont essentielles pour assurer une coopération efficace dans la lutte contre ce phénomène transnational. « Quoi que nous fassions, des velléités existent toujours, et la porosité de nos frontières complique parfois la vigilance. Toutefois, la question de souveraineté ne doit pas être un obstacle dans cette lutte », a-t-il rappelé.
Cette conférence de presse marque une étape importante dans l’engagement du gouvernement guinéen à lutter contre la traite des personnes, en renforçant les actions de sensibilisation et en mettant en place des mesures pour protéger les victimes et punir les coupables.
Après cette activité d’une importance majeure, plusieurs autres sont prévues dans ce mois d’août.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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