Après la manifestation jeudi dernier du FNDC qui a conduit à des morts, blessés et destructions de biens publics et privés, le procureur général près la cour d’appel de Conakry a instruit les procureurs des juridictions compétentes du Grand-Conakry à poursuivre les organisateurs de ladite manif. Également, les politiques qui ont soutenu cette protestation interdite par les autorités de la transition. Cette annonce intervient alors que les démarches tardent à donner fruit pour un dialogue inclusif qui devrait réunir tous les acteurs sociopolitiques.
Pour Louda Baldé, leader du Parti PUR, ces poursuites judiciaires ne favorisent pas l’effectivité du cadre de dialogue.
« Depuis jeudi, les poursuites sont lancées contre les organisateurs de la dernière manifestation par le procureur général près de la cour d’appel de Conakry. Il faut rappeler qu’on est dans une période de transition. Et, une transition n’a pas besoin de crises, nous avons tous un intérêt commun qui est la Guinée. Les autorités doivent savoir quelque chose : elles sont l’œuf, et le peuple à la roche. Vous connaissez la logistique qui existe entre l’œuf et la roche. Donc, c’est aux autorités d’appeler tout le monde autour de la table ; toutes les forces vives, toutes les idées confondues afin de discuter des problèmes guinéens et de trouver une solution. Mais, il ne faut pas exclure les gens parce que vous avez des idées divergentes », a-t-il indiqué.
Poursuivant, il invité à l’abandon des poursuites contre les leaders d’opinions pour donner la chance au dialogue.
« Donc, nous les rappelons à l’ordre de ne pas poursuivre ou continuer la poursuite contre les opposants. Pour la simple et unique raison, ça ne fera pas calmer la situation ; les tensions seront au beau fixe et cela va engendrer des troubles, ce qui n’est pas nécessaire dans une période de transition. Donc, c’est d’appeler tout le monde, comme ils ont créé le cadre de concertation avec les facilitatrices… Et surtout, c’est de donner les moyens et les outils à ces facilitatrices afin qu’elles puissent atteindre leur objectif qui est de réunir tout le monde autour de la table. Mais, si dès à l’entame, elles (autorités) commencent à faire des arrestations, de poursuites judiciaires, ça n’arrange pas et ça ne crédibilise pas ce cadre de dialogue qui est tant souhaité ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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