C’est un fait inédit qui s’est produit samedi dernier au quartier Kénien, dans la commune de Dixinn. Lors d’une danse traditionnelle organisée par Mama Aïssata Sylla, en prélude au mariage de son frère, un jeune se réclamant féticheur, dans son élan de séduction du public, a fait disparaître les pén.s de plusieurs jeunes qui doutaient de son pouvoir mystique. Depuis ce jour, ces jeunes ne sentent plus leur sexe qui, pour eux, a été complètement affaibli par ce féticheur.
Mamadouba Bangoura, une des victimes explique les faits. » C’était le samedi, à l’occasion de la danse traditionnelle de mon oncle pour son mariage, nous avons dansé ce jour. Après, on a entendu qu’un féticheur est venu, nous avons dit que ce n’est pas pour les féticheurs. Les personnes âgées nous on dit de le laisser jouer. Après, ils faisaient des choses bizarres. Mon ami leur a dit qu’ils mentent, ils ont répliqué en disant qu’ils vont faire perdre son sexe comme il sabote leur prestation « , relate-t-il.
Poursuivant son intervention, » après la fête, vers 22 heures et 23 heures, le féticheur était déjà parti. Mon ami est revenu pour me dire que rien ne va chez lui, que son sexe ne fonctionne pas. Beaucoup de jeunes et des mariés avaient perdu leur sexes. Le lendemain, nous nous sommes rendus chez le féticheur afin de faire revenir nos sexes. Arrivés là bas, il nous dit » comme vous ne croyez pas aux gens, entrez ici ». Après, il nous a dit que chacun d’entre nous va donner de l’argent. Il nous a donné de l’eau à boire, que d’ici 20h nous allons voir le résultat. Mais, ça n’a pas abouti ».
Mamadouba Bangoura dit être partagé entre souffrance et inquiétude. » Nous sommes des hommes, s’ils retire notre sexe, comment nous allons vivre ? Mieux vaut qu’on meurt, on ne peut rien faire maintenant. On a plaidé le féticheur pour qu’il puisse nous aider à retrouver nos sexes, il nous dit qu’il ne peut pas faire revenir ce qu’il a pris. Qu’il ne peut rien faire pour nous. Et, nous avons joint son maître, il nous a dit d’enlever (7) coqs rouges plus 3 millions pour nous guérir, on lui a dit qu’on a rien comme argent >>.
Le Chef de quartier Mohamed Camara Capi est révolté d’apprendre une telle chose dans sa zone. D’abord il déplore le fait qu’il ne soit pas informé d’une telle organisation dans son quartier.
<< Vraiment, ça nous a surpris. Parce que nous avons constaté que ce n’est pas aujourd’hui que les gens prennent la responsabilité d’organiser des choses sans informer les autorités, ils le font parce que ça vous plait. Et, vous avez constaté tout à l’heure la victime, ça s’est passé entre eux, ils ont pris l’intéressé pour l’amener à la Gendarmerie. Ils font des choses sans informer le chef de quartier, voilà notre problème. Ce n’est qu’au dernier moment que j’ai été informé par une radio >>, indique Mohamed Camara.
Et de poursuivre, » je viens de la Gendarmerie, parce que l’intéressé est dans les mains des autorités. Je suis allé avec quelques journalistes, ils ont été empêchés d’avoir accès au marabout, que ce n’est pas leur affaire. Moi, je suis rentré voir l’intéressé, il s’appelle Seydouba. Même-moi j’ai été empêché de converser avec lui. Mais, je leur ai dit de laisser m’entretenir avec lui, parce qu’il s’agit de mon quartier… C’est ainsi qu’on a parlé. Il m’a dit » mon maître est en train de les soigner, il en a même soigné certains ». Je lui ai dit » je ne prends pas ça en compte ». Et, il m’a dit là-bas que la famille s’est retrouvée, donc qu’ils vont envoyer les enfants dans un lieu discret afin que le maître aille les rencontrer pour trouver une solution au problème. C’est ce que Seydouba m’a dit là-bas >>, mentionne le chef du quartier.
Alsény Savané, Bintou Bangaly Camara pour avenirgunee.org