Pour réclamer une meilleure condition de travail, plusieurs travailleurs du « Grand Moulin de Conakry » ( GMC) sis à Kagbélen, dans la commune urbain de Dubréka, ont manifesté ce mardi devant la direction de l’inspection générale du travail située dans l’enceinte du ministère de la fonction publique.
Dans son intervention, le secrétaire général du syndicat de ces travailleurs, Soriba Manet est revenu sur la genèse de cette protestation .
» Nous sommes à Kaloum ce matin pour une protestation, pour lancer un cri de cœur aux autorités. Nous avons déclenché une grève qui dure depuis un mois. Or, toutes les procédures ont été respectées. Ce, suite à non application ou au non respect de notre protocole d’accord qui a été signé en 2021, et qui devrait prendre fin en décembre 2021. Jusque-là, la direction générale tient mordicus à ne respecter ce protocole d’accord. Au-delà de la vie des travailleurs, il y a la catégorisation, le plan annuel de formation…
Depuis là, nous avons adressé un préavis de grève. Et, pendant tout ce temps, jusqu’à ce que les 10 jours ouvrables soient finis, la direction ne nous a pas appelé pour une assise. Or, le législateur a prévu le préavis de grève, c’est pour que les deux parties se rencontrent afin qu’ils puissent discuter et trouver un terrain d’entente. Mais, jusque-là, nous voyons un manque de volonté de la part de la direction », déplore le syndicaliste.
À l’en croire, la direction du GMC est en connivence avec le préfet de Dubréka qui aurait ordonné à l’entreprise de recruter de nouveaux travailleurs.
» Le préfet de Dubréka leur a ordonné de recruter d’autres travailleurs et, il a envoyé des Pick- ups pour sécuriser ces nouveaux travailleurs en lieu et place des grévistes que nous sommes. Nous sommes restés dans ça, pendant un mois, il y a aucun mot, on ne voit pas de réaction réellement… Donc, comme nous sommes dans un état de droit, nous sommes légalistes, il y a des droits que la loi nous confère nous les syndicalistes. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus ce matin pour protester et montrer aux autorités que nous sommes atteints dans notre droit « .
Une manifestante que nous avons interrogée, a décrit les conditions dans lesquelles ils travaillent dans cette entreprise.
» Au GMC, ça ne va pas du tout pour nous les femmes. Nous sommes là-bas en tant que travailleuses mais, on ne nous considère pas; il n’y a aucun respect pour les femmes. Nous travaillons là-bas pour ne pas faire n’importe quoi mais, ça ne va pas. C’est pourquoi, nous interpellons les autorités de nous venir en aide « , a-t-elle lancé.
Après quelques minutes d’échange avec l’ inspecteur général du travail, le représentant des travailleurs au CNT, Aboubacar Sidiki Mara est sorti faire un compte-rendu aux grévistes.
» (….) On a rencontré l’inspecteur général du travail, il a convoqué la direction qui est en train de venir . Nous avons demandé deux choses: premier point:, tous les points de droits ne sont pas à négocier ; deuxième: tous ceux qui ne travaillaient au GMC avant la grève, nous voulons qu’ils libèrent le lieu. Ce sont ces deux points. Et, la direction nous suit dans la démarche. Les points de droit ne seront pas négociés, parce qu’ on ne peut pas remplacer un travailleur en grève par un nouveau travailleur, nous sommes opposés fermement à ça. Parce que c’est une violation grave de la loi. Donc, nous demandons à tous les travailleurs de rejoindre vos bus « .
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
621269981