Chaque année, au mois de juin, l’humanité célèbre les enfants du monde. C’est un moment pour tous les pays de se pencher sur les questions liées aux conditions de vie des enfants.
En Guinée, l’évènement est célébré sous la bannière du ministère de l’action, de l’enfance, de la promotion féminine et des personnes vulnérables.
En marge de cette activité gouvernementale dont les couleurs ont été lancées ce jeudi au palais du peuple, une journaliste d’avenirguinee.org a effectué un constat à Madina, le plus grand centre de négoce de la capitale.
Dans ce marché, beaucoup d’enfants âgés de moins de vingt ans sont visibles en train de vendre ou de mendier. Ici, les enfants faufilent entre les voitures pour vendre au risque de leur vie.
Selon Mabinty Sylla, élève en classe de 4ème année, vendeuse de manteaux, » comme c’est les vacances et les cours sont terminés, ma mère m’a envoyé au marché pour faire le commerce afin de subvenir à mes besoins. Elle m’a envoyé auprès d’elle pour revendre les manteaux qui protègent les gens contre la pluie », dit-elle.
» Quand je revends, les bénéfices, ma mère achète les choses dont j’ai besoin : les habits de la fête de Tabaski et autres afin de préparer la rentrée des classes prochaine », poursuit cette petite fille.
Quant à Bafodé Bangoura, vendeur de sachets d’eau, son rêve était d’aller à l’école pour être utile à la nation. Malheureusement, il ne sera pas réalisé en raison du manque de moyens financiers.
» Mon rêve était d’étudier, mais dans cette vie tout n’est pas rose, il y a des riches et des pauvres. Je ne suis pas à l’école, c’est de l’eau que je revend chaque jour au abord de la route. Mes parents n’ont rien, c’est à travers cette vente que j’aide ma maman pour qu’elle prépare pour nous. Il n’y a pas trop de bénéfices dedans mais, nous faisons avec par la grâce de Dieu », martèle le garçon.
Et d’ajouter : » je compte me battre pour rendre mes parents heureux. Il y a certains de mes amis qui sont devenus des voleurs, ils sont abandonnés dans la rue. J’interpelle les autorités pour nous venir en aide afin que ceux-ci soient quelqu’un de bien demain », lance Bafodé Bangoura.
Contrairement à ceux qui participent aux différents forums ou des activités organisées au cours de ce mois, ces enfants ambulants au grand marché de Madina ne se sentent pas concernés. C’est ce que dit Fanta Camara, âgée de 12 ans.
» Nous ne connaissons pas le mois de l’enfant, c’est le gâteau et autres choses que nous revendons pendant ces vacances pour satisfaire nos besoins et ceux de nos parents.
J’entends parler du mois de l’enfant à la télé mais, les autorités s’intéressent aux enfants des orphelinats pourtant il y a d’autres enfants comme nous, qui ne sont pas soutenus. Les autorités doivent aider tous les enfants. Ceux qui étudient, il faut les encourager; créer des métiers pour ceux qui ne veulent plus étudier car la place d’un enfant n’est pas dans la rue », lâche cette jeune fille.
Pour rappel, le mois de l’enfant en Guinée tire son origine de la célébration de la journée de l’enfant africain en 1992, qui commémore le massacre des écoliers noirs de SOWETO, en Afrique du Sud, le 16 juin 1976.
Bintou Camara pour avenirguinee.org
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