Sur convocation du président du CNT Dr Dansa Kourouma, les conseillers nationaux se sont réunis à l’hémicycle ce mercredi, 16 août, 2023. Cette rencontre avait pour toile de fond la « présentation du document de programmation budgétaire pluriannuel 2024-2026 ». Sur 81 membres, 68 conseillers nationaux étaient présents à ladite plénière consacrée à l’ouverture du débat d’orientation budgétaire.
À l’entame, Dr Dansa Kourouma a voulu clarifier le contexte de cette plénière à ses pairs.
« Nous nous retrouvons aujourd’hui pour aborder une étape cruciale dans le cheminement de la République de Guinée vers une transformation significative. Alors que notre nation franchit la barre des pays pauvres pour atteindre le statut des pays à revenu intermédiaire, Il est impératif que nous nous penchions sur les principes fondamentaux et des défis complexes qui sous tendent la planification budgétaire pluriannuel dans le contexte spécifique de notre pays en pleine refondation institutionnelles et administratives », dit-il.
‘ »Aujourd’hui », poursuit-il « nous sommes réunis pour discuter des principes fondamentaux et des défis inhérents à cette démarche vitale, à la lumière de notre récente avancée en tant que pays à revenu intermédiaire. Les Principes Fondamentaux qui guideront notre planification budgétaire doivent être ancrés dans cette réalité. La transparence et la responsabilité sont non seulement des impératifs moraux, mais aussi des nécessités pour restaurer la confiance dans nos institutions. En tant que représentants du peuple, il nous revient la responsabilité de veiller à ce que chaque unité monétaire allouée dans le budget serve les intérêts de tous, contribuant ainsi à la prospérité collective.
L’inclusivité est un principe de première importance, compte tenu de notre histoire marquée par des inégalités persistantes. En élaborant notre planification budgétaire, nous devons nous assurer que les voix de toutes les couches de la société soient entendues, qu’il s’agisse des groupes marginalisés, des femmes, des jeunes, des populations rurales et urbaines. En tenant compte des besoins diversifiés de notre population, nous pouvons créer des politiques budgétaires véritablement solidaires, équitables et inclusives » rassure Dr Dansa Kourouma.
Dans sa présentation, M. Moussa Cissé, ministre des finances a précisé que le montant de cette prévision pluriannuelle se chiffre à: 47 906,6 milliards de GNF.
« …Les dépenses d’investissement projetées pour la période 2024-2026 se chiffrent à 47 906,6 milliards de GNF. Ces prévisions sont composées de 20.706 milliards de ressources propres soit 49,2% y compris les droits et taxes pour 1310, 45 milliards et 27 200 milliards (56,8%) sur financement extérieur.
Pour l’année de base 2024, ces dépenses d’investissement sont évaluées à 15 299,5 milliards, soit un accroissement de 11,6 % par rapport au budget de 2023. Elle se décompose en financement sur ressources propres sur 6 599,6 milliards (43,1%) et en financement extérieur pour 8 700 milliards (56,9%). Pour les deux années 2025 et 2026, elles sont projetées respectivement à 15 883,8 et 16 723,15 milliards.
La répartition sectorielle de ces dépenses sont réparties comme suit :
– Le développement rural occupe près de 10% du volume des dépenses, contrairement aux accords de Cotonou, soit 4 686,1 milliards
– Le secteur de l’eau, de l’énergie, des mines, de l’industrie et des services représentent 15,8% pour un montant de 7 556,2 milliards
– Les infrastructures et équipements prennent 40,2% avec 19 275, 2 milliards
– Le secteur social devrait absorber 8,2% soit 3 906,3 milliards, et l’administration générale représente 23,3% du total des investissements publics projetés sur la période, soit 11 172 milliards… » dit Moussa Cissé, ministre de l’économie et des finances.
Et d’ajouter: « les projections de ressources et de charges totales de l’Etat sur la période 2024-2026, ainsi que les principaux soldes caractéristiques qui en découlent se présentent comme suit :
Sur la base des hypothèses mentionnées plus haut, des efforts de politique fiscale envisagés et des financements potentiels attendus de nos partenaires techniques et financiers, les recettes du budget de l’Etat pour les trois prochaines années sont projetées à 108 131,81 Mds, dont 96,66% proviennent des recettes intérieures.
La Direction Générale des impôts mobilisera 54,56% de cette prévision, la Direction Générale des Douanes (DGD) participera à hauteur de 33,96% et la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGT- CP) contribuera à hauteur de 8,14%. Quant aux dons attendus, ils représentent 3,34% des recettes de la période.
Les recettes fiscales minières sont projetées à 16 899,14 Mds de GNF et représentent 17,13% des recettes fiscales de la période.
Pour l’année 2024, le niveau des recettes budgétaires attendues est de 32 222,80 Mds, dont 31 160,78 Mds de recettes intérieures.
La pression fiscale projetée sur la période s’élève en moyenne à 12,57% par an, avec un
taux de 12,20% prévu en 2024, 12,50% en 2025 et 13% en 2026.
Les dépenses de l’Etat sont projetées à 132 604,59 Mds sur la période, dont 39 822,61 Mds pour 2024. Les dépenses de la période progressent en moyenne annuelle de 10,51%.
Sur la même période, les dépenses courantes sont estimées à 73 618,20 Mds. Pour l’année 2024, elles sont projetées à 22 422,46 Mds, soit un accroissement de 7,94% par rapport à 2023.
Les dépenses d’investissement (projets et hors projets) sont projetées à 58 986,39 Mds (dont 4 101,65 Mds en budget d’affectation spéciale).
Les dépenses d’investissement représentent plus de 44,48% du total des dépenses sur la période, niveau permettant de réduire le déficit infrastructurel et d’équipements dans notre pays.
Elles sont financées, à 54% environ, par des ressources intérieures. Pour l’année 2024, elles sont projetées globalement à 17 400,15 Mds, soit un accroissement d’environ 10,58% par rapport à 2023 », dit-il.
À suivre…
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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