Alors que des acteurs socio-politiques déplorent le manque de visibilité sur la transition, notamment en ce qui concerne l’application des étapes clés du chronogramme, Bogola Haba, lui, pense plutôt à la rediscution de la transition.
Pour le coordinateur du Front National pour la Défense de la Transition, les 24 mois convenus entre le CNRD et la CEDEAO ne sont pas tenables. Ce, en raison selon lui des grands chantiers entamés dans plusieurs domaines.
« Nous disons que les 24 mois ne sont pas tenables parce qu’effectivement, nous voulons que cette transition soit la dernière. Et que les problèmes qui nous ont conduits à cette transition soient résolus », dit-il.
Pour une nouvelle orientation de cette transition militaire qui devrait prendre fin en 2024, Bogola Haba estime qu’il faut que les acteurs à tous les niveaux discutent autour de la table.
« Le moment est là pour rediscuter de la transition parce que ceux qui se disent grands acteurs refusent de s’asseoir. Il y a eu le débat d’orientation constitutionnel ici, nos amis Cellou, Sidya et Alpha Condé n’ont pas accepté de donner leur contribution afin de participer à cette étape », regrette-t-il.
Et de poursuivre, « donc, si nous prenons le risque d’aller aux élections en 2024 sans trouver un consensus national, tout ce qui sortira de ces élections, ils vont les rejeter. Et, nous allons tomber dans une crise post-électorale », prévient le coordinateur du FNDT.
L’une des particularités de cette transition, c’est la création de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières et l’ouverture du procès des évènements du 28 septembre 2009. Bogola soutient qu’il faut d’abord finir avec ces activités judiciaires, avant de penser au retour à l’ordre constitutionnel.
« Nous pensons que nous avons un an pour gérer la crise, que d’aller à la va-vite pour organiser les élections. Vous savez qu’au procès du 28 septembre, il y a des potentiels candidats qui sont là, d’autres sont à la CRIEF…
Le procès du 28 septembre fait partie des 45 recommandations des assises nationales qui ont été demandées. C’est l’une des activités qui a commencé et qui n’a pas encore fini. Et, on ne sait pas quand elle finira. C’est une activité que nous avons demandé de résoudre pendant la transition.
Sur les recommandations, au niveau justice, il est dit « réhabiliter ». Aujourd’hui, s’il n’y a pas de décision de justice, vous allez exclure qui ? c’est de la pagaille qu’on va organiser », ajoute-t-il.
Et de conclure, « ce que nous disons, il faut que les uns et les autres acceptent qu’on discute… Si le principe de la rediscution est accepté par tous, alors on reviendra sur le contenu. Eux ils disent qu’on doit réduire plutôt les activités, nous nous disons qu’on doit ajouter des activités. Maintenant au tour de la table, on va discuter pour savoir qui a raison. Chacun va justifier sa position », indique l’ex porte-parole de l’ANAD.
Bintou Camara pour avenirguinee.org