C’est une famille inquiète et inconsolable que nous avons rencontrée ce mardi 7 novembre, à Dixinn. Ce sont les parents du sergent-chef Moussa Soumah, un béret-rouge introuvable depuis samedi 04 novembre dernier, date marquée par l’attaque de la maison centrale de Conakry par un groupe de militaires qui ont extirpé les prisonniers impliqués dans le cadre du procès des évènements du 28 septembre 2009.
Fondant en larmes au micro d’avenirguinee.org, Oumou Soumah, sœur aînée du militaire Moussa Soumah, a raconté les circonstances de la disparition de son jeune frère.
« Samedi dernier, il a quitté chez lui à Gbessia pour venir ici à Dixinn. Quand il m’a salué, il m’a dit qu’il est venu à cause de moi parce qu’il a aussi un baptême. Je lui ai dit de rester tranquille, il m’a dit qu’il n’a rien à avoir avec ce qui se passe. Dans les environs de 13h, après avoir assisté à ce baptême, il m’a dit qu’il veut aller chez lui. Je lui ai dit de manger d’abord avant de partir. Après, je l’ai vu prendre sa moto pour partir », dit-elle.
Et de poursuivre, « arrivé au carrefour Kamiliyah, (belle vue), il s’est arrêté pour prendre de l’essence. C’est là que 4 militaires l’ont trouvé dans la station. Ils lui ont demandé de rendre son arme (pistolet), il a demandé pourquoi il le faisait. Entre-temps, ils se sont jetés sur lui. Puisqu’ils n’ont pas pu l’amener, ils ont appelé au renfort. Ils ont tiré sur ses deux pieds et ils l’ont ligoté avant de le mettre dans leur Pick-up », relate Oumou Soumah.
Sergent-chef Moussa Soumah est-il en vie ou pas, c’est la question qui taraude les esprits dans sa famille. Oumou interpelle le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya.
« Depuis qu’ils l’ont envoyé, nous n’avons aucune nouvelle de lui. Il vit ou pas, on ne sait pas. Nous avons appelé ses numéros, mais ils ne sont pas joignables. Nous sommes partis voir là où il travaille, ceux-ci ont dit qu’ils ne savent pas ce qui se passe.
Je demande au colonel Doumbouya de savoir que c’est notre espoir, nous n’avons ni père ni mère, on ne compte que sur cet homme. Nous sommes des pauvres, nous n’avons rien. Il n’a qu’à nous aider à revoir mon jeune-frère. Nous sommes prêts à le traiter, mais il faut qu’on le laisse », a-t-elle lancé.
À suivre…
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org