Concrètement, le populisme est un mouvement politique qui se caractérise par l’utilisation de discours simplistes, émotionnels et démagogiques pour mobiliser les électeurs et remettre en question l’establishment politique. Bien que le populisme soit souvent présenté comme une alternative à l’élitisme et au statu quo, il peut aussi constituer un danger pour la démocratie en France et dans d’autres pays. Nous pensons ici qu’il est primordial d’en saisir les enjeux au plus près de la scène politique contemporaine, afin de mieux connaître les dangers qui en ressort.
Tout d’abord, le populisme peut affaiblir les institutions démocratiques en sapant la confiance dans les élus et en encourageant l’hostilité envers les médias, la justice et les autres acteurs clés de la démocratie. En France, le Rassemblement National, un parti populiste de droite, a souvent critiqué les institutions démocratiques, en particulier les médias qu’il accuse de partialité. A titre d’exemple, nous pouvons citer les propos de l’ancienne présidente du RN, Marine Le Pen, à l’égard de l’émission Quotidien sur TMC. Cette rhétorique peut contribuer à saper la confiance dans ces institutions et à alimenter un sentiment anti-establishment qui peut mettre en danger les principes fondamentaux de la démocratie.
De plus, le populisme peut conduire à la polarisation politique et à la division de la société. Les politiques populistes tendent souvent à diviser la société entre « eux » et « nous », où « eux » sont les élites, les migrants, les minorités ou tout autre groupe que le parti populiste désigne comme ennemi. Le RN en France a été accusé de fomenter une hostilité envers les migrants et les minorités, ce qui peut contribuer à la polarisation et à l’instabilité politique.
Aussi, le populisme peut également mettre en danger les libertés et les droits individuels. Les partis populistes peuvent chercher à restreindre les libertés et les droits des minorités et des groupes vulnérables au nom de la « volonté populaire ». Cela peut être particulièrement préoccupant dans les cas où les partis populistes obtiennent des pouvoirs importants, comme l’a fait le Parti de la Justice et du Développement (AKP) en Turquie, qui a adopté des politiques autoritaires et répressives envers les minorités, les militants de la société civile et les médias. Sans vouloir être exhaustif, le populisme peut constituer un danger pour la démocratie en sapant la confiance dans les institutions démocratiques, en alimentant la polarisation et la division de la société, et en mettant en danger les libertés et les droits individuels. Il est important de rester vigilant face aux politiques populistes et de défendre les principes fondamentaux de la démocratie, tels que la liberté, l’égalité et la justice pour tous.
CAMARA Aboubacar