Dans le but de mettre en lumière les capacités des femmes entrepreneuses et entrepreneurs en Afrique, la Guinée accueillera pour la première fois sur son sol la 13ᵉ édition du Forum International des Femmes Entreprenantes et Dynamiques (FIED). Cette cérémonie regroupera plus de 1 000 participantes venant de 25 pays africains.
En marge de cette grande rencontre, le gouvernement guinéen, à travers le Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, a lancé ce mercredi à Conakry les travaux de cette 13ᵉ édition sous le slogan « Partir de rien pour devenir quelqu’un ». L’objectif est de mobiliser toutes les femmes entrepreneuses et dynamiques du pays avant l’événement.
C’est le Premier Ministre, Chef du gouvernement, Bah Oury, qui a lancé les travaux en présence des partenaires techniques et financiers, ainsi que des représentants de cette structure dans plusieurs pays africains.
Dans son intervention, la ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, Charlotte Daffé, a indiqué que : « La cérémonie du jour n’est pas un simple lancement. Nous posons les jalons d’une plateforme multisectorielle d’échanges, de partages d’expériences, de co-construction, d’opportunités d’affaires et de promotion des femmes en milieu rural et urbain. Il est de notoriété que le manque d’investissement dans le capital humain augmente les risques de pauvreté chez les femmes. En Guinée et ailleurs en Afrique, les femmes font face aux défis de l’emploi marqué par l’informalité, l’auto-emploi et la vulnérabilité. De plus, elles semblent être désavantagées dans l’accès et la propriété d’actifs productifs et des finances ».
Ensuite, elle a fait savoir que : « (…) Les femmes possèdent des entreprises plus petites qui génèrent un chiffre d’affaires inférieur et présentent une croissance plus lente que celles de leurs homologues masculins. Les femmes entrepreneurs ne sont pas aussi nombreuses qu’elles devraient l’être. Le fait que la balance soit faussée au détriment des femmes entrepreneurs nous conduit à poser différentes questions liées principalement à la nature des opportunités et des obstacles que représente l’environnement – dans son sens large – et qui façonnent leur esprit d’entreprendre : Existe-t-il des freins spécifiques à l’entrepreneuriat féminin ? S’agit-il de contraintes socio-démographiques comme le niveau de diplôme ou le nombre d’enfants, ou encore de raisons plus contextuelles comme la conjoncture ou les particularités nationales ? Ou bien s’agit-il de freins liés aux stéréotypes de genre ? Mon département a des éléments de réponses fondés sur l’existant et des innovations. Au niveau local, la création de services dédiés à l’autonomisation et à l’entrepreneuriat des femmes est un créneau fiable qui mérite d’être soutenu. Mais nos partenaires du FIED nous proposent des modèles low-cost et à impact rapide pour donner un souffle à l’émancipation des femmes » a-t-elle dit.
Enfin, « Nous avons hâte de nous inspirer de l’expérience des 25 000 membres du FIED pour accompagner les Guinéennes dans le montage et la gestion des projets ainsi que la mobilisation des financements. Les domaines d’application ne manquent pas. De la valorisation des activités maritimes basées sur les ressources halieutiques à l’agro-business en passant par l’artisanat, les opportunités de dynamisation de filières porteuses en faveur des femmes ne sont pas rares. Pour terminer, nous espérons que le slogan du FIED ‘Partir de rien pour devenir quelqu’un’ s’appliquera à la situation de nombreuses concitoyennes. Nous avons foi que la future déclaration de Conakry fera date en termes de définition de meilleures stratégies possibles visant la dynamisation de l’entrepreneuriat au féminin pour un développement social plus harmonieux ».
Prenant la parole en tant que membre du bureau de cette structure en Guinée, Fatoumata Cherif est revenue sur l’importance de la tenue de cette rencontre en Guinée, surtout pour les femmes entrepreneuses guinéennes.
« Le FIED est une organisation des femmes entrepreneuses et dynamiques. Il regroupe des femmes entrepreneuses, des femmes aussi qui veulent partir de quelque part pour devenir entrepreneurs. C’est pourquoi vous voyez le slogan « Partir de rien pour devenir entrepreneurs ». Donc ce forum est d’une très grande importance parce qu’il regroupe déjà 25 pays et dans ces 25 pays nous avons des femmes dynamiques, des femmes entrepreneurs dans l’agrobusiness, dans tous les secteurs d’activité et alors ce forum se tient cette année en Guinée sous l’appui de la ministre de la Promotion Féminine mais aussi avec la représentation de FIED en Guinée. Alors c’est une opportunité non seulement de visibilité pour les femmes entrepreneurs guinéennes de marketing social pour marquer le rôle de la femme dans la société mais aussi des coordinations d’interactions de réseautage. Ceci dit, ce forum est très important parce qu’il y aura plus de 1 000 personnes qui seront en Guinée dans le cadre de ce forum ».
Concernant les activités qui seront réalisées durant cette période, F. Cherif a énuméré plusieurs activités prévues avant l’événement.
« Durant cette période, nous allons continuer la mobilisation des femmes entrepreneuses, continuer l’information et la sensibilisation, mobiliser les femmes, les partenaires techniques et financiers afin qu’ils sachent le contenu du forum mais aussi faire en sorte que cette représentation soit inclusive. Il ne s’agit pas seulement des femmes qui ont de la visibilité, il faut aussi inclure les femmes très dynamiques, même à l’intérieur du pays, pour qu’elles prennent part à cette rencontre ».
Dans son intervention, le Premier Ministre Chef du gouvernement, Bah Oury, a mis l’accent sur l’importance de la tenue de cette rencontre sur le sol guinéen.
« Cette cérémonie de lancement officiel de la 13ᵉ édition du FIED est une chance pour la Guinée. Car c’est un combat que les femmes ont mené pour que cela puisse se concrétiser, donc merci à tous ceux et celles qui ont contribué pour que cet événement se tienne sur le sol guinéen ».
En plus, il a indiqué que : « Le Chef de l’Etat, Général Mamadi Doumbouya, n’a pas manqué tout au long de ces deux dernières années de mettre en avant la nécessité de permettre à des groupements de femmes de pouvoir se prendre en charge, d’avoir des financements pour avancer et se développer. En ce qui concerne les activités économiques qui sont florissantes, dans le sens d’appuyer les femmes, le gouvernement que j’ai l’honneur de diriger va s’activer dans ce sens. Et comme vous le savez, l’ANIES, qui était à la présidence, va être désormais logée selon les propositions que nous avons faites au niveau du Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables ».
A noter que cette initiative est née en Côte d’Ivoire il y a de cela 12 ans avec plusieurs pays, 25 pays membres.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
621269981