En conférence de presse mercredi dernier, les partis politiques membres de la Convergence des Acteurs Socio Politiques Engagés dans le Cadre de dialogue ont dénoncé l’attitude du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation. Ces politiques et activistes de la société civile ont menacé de demander dans les prochains jours le départ du ministre Mory Condé.
Comme il fallait s’y attendre, le chef du MATD a réagi 24h après, à travers des lettres adressées au coalition politiques, demandant le dépôt des agréments. Une sortie perçue dans le milieu politique comme du berger à la bergère.
Le président la « Coalition des Partis Politiques pour une alternance démocratique » (COPAD)
Ousmane Dady Camara s’est exprimé sur ce sujet dans un entretien qu’il a bien voulu accorder à la rédaction d’avenirguinee.org.
De prime abord, il rappelle que si les lignes ont bougé ces derniers temps, c’est parce qu’ils ont accepté, contrairement aux nombreux partis politiques, de discuter avec le gouvernement de la transition.
« Si la transition marche aujourd’hui, c’est parce qu ‘ on a eu la volonté de s’engager dans un débat, dans un dialogue pour trouver la solution au problème ».
Dans les discussions avec le ministre Mory Condé, il révèle que l’idée de création d’un observatoire indépendant sous tutelle du MATD, est bien venu d’eux.
« C’est nous qui avons dit que le MATD va organiser des élections mais accompagnées d’un observatoire. Par contre, on est à un an de la fin de la transition, jusqu’à présent il n’y a pas d’un observatoire qui va être composé des experts des partis politiques et la société civile », déplore Ousmane Dady.
En ce qui concerne la lettre du ministre Mory Condé sommant les coalitions à déposer leurs agréments, il rétorque que c’est l’expression d’une colère de la part du ministre suite à leur conférence de presse. « Donc, notre sortie à l’a fait trembler et perturber avec tous qu’il vient de mettre en place ».
Pour le leader de COPAD, « il n’y a aucune coalition qui est agréée, ça n’existe pas. C’est l’accord entre les partenaires politiques qui décident d’aller ensemble, qui fait une coalition. Et puis, les coalitions sont souvent composées des partis agréés qui ont leurs agréments au MATD », précise-t-il.
Il y a près de trois (3) mois, dans son élan d’assainir le milieu politique, le ministre du MATD avait dépêché des émissaires pour enquêter sur l’existence des partis politiques.
« Il n’y a pas plus tard qu’un ou deux mois ils sont passés faire le contrôle pour voir les partis qui sont dans les normes, ils ont publié les données, donc je ne vois pas pourquoi après notre conférence presse, chose qui est normale… Le même MATD ne peut pas se transformer en coordination de gestion du PN-RAVEC. Le décret stipule qu’il aura une coordination qui va gérer le programme du PN-RAVEC. Donc, nous sommes dans notre rôle, nous nous sommes là pour le peuple, ce combat-là, nous le faisons pour la réussite de la transition », poursuit-il.
Pour finir, ce membre du cadre de dialogue laisse entendre que cette démarche ne les inquiète pas.
« On connaît cette démarche-là, mais ça ne nous inquiète pas. Tout ce qu’on dit, c’est de respecter l’esprit du décret de RAVEC… il demande les agréments tout simplement parce que nous avons dénoncé le MATD ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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