‘’Toutes les organisations qui n’ont pas une existence légale, dans les jours à venir, leur activité sera interdite dans les plus brefs délais. C’est notamment le cas du FNDC’’, c’est l’annonce faite ce lundi par le ministre de la justice Alphonse Charles.
Devant la presse, le patron du département des droits de l’homme s’est exprimé sur la manifestation du FNDC. Il a par contre déploré l’utilisation des enfants dans les manifestations politiques.
Ci-dessous, sa réaction…
« Vous avez suivi avec intérêt l’évolution de la situation la veille, pendant et après ces manifestations. Lorsqu’on parle de justice, c’est en termes de droit et d’obligation. Nous sommes dans un État de droit. Lorsque vous voulez exercer vos droits, vos droits doivent être exercés dans les cadres et les limites fixés par la loi. Mais, lorsque les personnes pour une raison ou pour une autre, comptent braver l’autorité de l’Etat en semant tout ce que vous avez vu comme désordre au niveau de la zone spéciale de Conakry (les femmes attaquées, des véhicules caillassés, des individus qui s’attaquent aux personnes qui vaquent librement à leurs occupations), lorsqu’on engage des procédures judiciaires en bonne et due forme suivant la procédure de flagrant délit, lorsque s’il y a des abus dans le cadre de l’exercice des droits, s’il y a des abus de la part de qui que ce soit, moi, en tant que ministre de la justice et des droits de l’homme, je serai à l’avant-garde de dénoncer tout avis de qui que ce soit. Mais, ce qu’il faut qu’à même déplorer, c’est que nous sommes à un moment donné de notre pays où il faut appeler chacun à une responsabilité. Cette responsabilité des parents à l’égard des enfants.
C’est la première fois que les enfants de moins de 10 ans sont utilisés pour des fins de manifestation. Les enfants qui ont été arrêtés, les examens ont prouvé qu’ils ont utilisé du tramadole, des boissons alcoolisées. Qui finance tout ça, et pour quelle fin ? Est-ce que la protection de ces enfants n’est pas de l’obligation de l’Etat ? Est-ce parce que tout simplement on n’est pas d’accord avec la manière dont les choses se passent, on n’est pas qu’à même permis d’utiliser les enfants, les faire sortir dans les rues pour braver l’autorité de l’Etat ? Je me dis quelque part que nous avons l’obligation de prendre des mesures qui s’imposent pour que les responsabilités soient situées. Les personnes mortes dont j’attends les résultats de l’autopsie, communiqueront comme à nos habitudes par rapport à tout ce qu’il y a autour de ces décès. Mais, dore et déjà, ce qui ont provoqué ces manifestations, ceux qui l’ont commandité, ceux qui ont fait appel à tout ça, chacun répondra de sa responsabilité face à la justice. La seule chose que je demande à toutes les autorités, qu’elles soient politiques, sociales, c’est que notre pays la Guinée, que nous disons que nous aimons tant, que nous voulons servir tant, n’a pas besoin des actes de violences, n’a pas besoin des actes de Barbarie. Ce n’est pas cela qu’on appelle une marche pacifique, ça été tout sauf pacifique. L’axe en soit n’est pas une zone criminogène, mais lorsque que les jeunes qui doivent être protégés par les parents, ce sont ces parents-là qui leur demandent de sortir, ce sont les commanditaires qui les préparent pour la violence, je me dis quelque part que nous sommes en pleine production. Nous, en tant que ministère des droits de l’homme, les droits de ces enfants doivent être protégés. Ceux qui utilisent ces enfants doivent répondre de leurs actes devant la loi. Ça, c’est la position du ministère de la justice.
Par rapport à ce que les gens disent, les cas d’interpellations et autres, il faut que la justice fasse son travail en toute indépendance. Qu’il n’y ait pas une connotation politique à l’action de la justice. J’ai toujours été celui-là qui a soutenu et défendu l’indépendance de la justice, ce n’est pas aujourd’hui en étant ministre de la justice que je vais refuser ou ne pas admettre les principes ou les valeurs que j’ai toujours défendus. Je crois qu’il faut que cela soit compris, nous n’avons pas besoin de créer la polémique autour de ça.
Toutes les organisations qui n’ont pas une existence légale, dans les jours à venir, leur activité sera interdite dans les plus brefs délais. C’est notamment le cas du FNDC ».
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org