Dans le but de lutter contre les produits impropres à la consommation en République de Guinée, le gouvernement guinéen, à travers le département en charge du commerce, de l’industrie et des PME, a officiellement lancé ce jeudi à Conakry les activités du Centre Technologique d’Inspection et de Quarantaine des Entrées et Sorties des Produits Marchands importés en République de Guinée.
La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre directeur de Cabinet à la primature. L’objectif visé est de renforcer les capacités technologiques et opérationnelles des structures de contrôle de qualité à travers l’inspection et la quarantaine des produits alimentaires et non alimentaires entrants et sortants en République de Guinée, dans le but de protéger les consommateurs guinéens. Cette initiative se fait en partenariat avec une société chinoise.
Dans son allocution, la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Dr. Diaka Sidibé, a souligné que cette initiative permettra d’éviter la consommation de produits impropres par la population guinéenne. « Chaque année, mon département détruit en moyenne 4000 tonnes de produits impropres à la consommation humaine. C’est pourquoi la protection des consommateurs constitue une préoccupation majeure du gouvernement guinéen, qui assigne, entre autres, au ministère en charge du commerce, l’approvisionnement correct et régulier du marché guinéen en produits et denrées de qualité et à des coûts abordables. Dans un contexte actuel caractérisé par la prolifération des produits impropres à la consommation, sources de nombreuses maladies et la porosité de nos frontières, il est important de mettre en place des dispositifs assurant la sécurité sanitaire et nutritionnelle en faveur de la population guinéenne. C’est dans ce cadre que mon département, à travers l’Office National de Contrôle de Qualité (ONCQ), a initié en 2019 ce projet d’inspection et de mise en quarantaine des produits entrants et sortants en Guinée, en partenariat avec la société internationale chinoise SCALE, avec un coût global de 47 millions de dollars américains pour une durée de 15 ans, entièrement financé par le partenaire, » a-t-elle rappelé.
Elle a ajouté que « l’objectif principal de ce projet est de renforcer les capacités techniques et opérationnelles des structures de contrôle de qualité en République de Guinée à travers des institutions technologiques et modernes et la formation technique du personnel guinéen. Ce Centre de Technologie d’Inspection et de Quarantaine est réparti en trois phases. Les huit premières années, identifiées comme la première phase du projet, concernent la phase d’installation. Les quatre années suivantes portent sur la phase d’exploitation, et les trois dernières années de la durée de la convention sont destinées au transfert des compétences à l’État guinéen. À ce titre, il est prévu, entre autres, après le lancement de ce projet, la construction d’un bâtiment moderne aux standards internationaux pour abriter un laboratoire central de contrôle et d’analyse des normes internationales et un centre de quarantaine, la création d’une institution de formation et de perfectionnement du personnel, et la mise en place d’un programme de formation par lot de 300 personnes, soit un total de 1000 techniciens de laboratoire et inspecteurs. La création de dix bureaux d’inspection aux frontières terrestres entre la Guinée et le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Liberia, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone est également prévue. De plus, ce projet prévoit la construction de laboratoires pour l’analyse des produits non alimentaires, comme les matériaux de construction, les équipements électroniques et les minéraux. Il y aura également un renforcement des capacités du système de normalisation en Guinée et la construction d’un laboratoire d’inspection médicale de recherche et de développement des tests médicaux nécessaires. »
Enfin, elle a souligné que « ce projet contribue aux différentes mesures prises par l’État guinéen, à travers mon département, pour lutter contre les produits impropres à la consommation en République de Guinée. »
De son côté, le ministre de la Santé, Dr. Oumar Diouhé Bah, a félicité la mise en place de ce centre, déclarant : « Je commence par féliciter la ministre pour ce lancement de centre hautement symbolique et très important pour le pays. Tous les produits importés… Pour nous, en ce qui concerne la santé, c’est un soulagement, car l’objectif aujourd’hui est de pouvoir contrôler tous les produits pharmaceutiques et alimentaires, car on ne peut pas dissocier la santé de l’alimentation. Allez plus loin pour faire un contrôle de qualité des produits cosmétiques, car vous connaissez tous les effets néfastes de ces produits, notamment sur nos sœurs et nos mères à cause de la dépigmentation qui expose au risque de cancer et peut finalement conduire à la mort. Donc, pour nous, c’est quelque chose qu’il faut féliciter et encourager, et ensemble, nous devons nous donner les moyens pour que ce centre soit opérationnel. »
Dans son message, le Directeur de Cabinet, Mohamed Lamine Sy Savané, a mentionné au nom du Premier ministre : « En effet, la protection des consommateurs fait partie des orientations du gouvernement guinéen, dans le souci constant de l’approvisionnement du marché guinéen en produits et denrées de première nécessité, en qualité et en quantité, et à des coûts raisonnables. Les réalités actuelles du terrain au niveau national ainsi que celles de l’environnement du commerce international sur le contrôle des produits alimentaires et non alimentaires, à l’importation et à l’exportation, ont démontré les insuffisances du système d’infrastructure qualité en République de Guinée. »
Il a invité l’ONCQ à jouer pleinement son rôle sur le terrain : « L’Office National de Contrôle de Qualité (ONCQ), étant l’organe principal de contrôle en République de Guinée, doit jouer pleinement son rôle premier de garant de la santé de la population en assurant la protection des consommateurs. Ce projet est un levier fédérateur pour le gouvernement, qui permettra de mettre en place un réel dispositif d’inspection et de quarantaine à l’entrée et à la sortie des produits alimentaires et non alimentaires en République de Guinée. »
En conclusion, il a indiqué que « ce dispositif de contrôle permettra de réduire les risques sanitaires liés aux produits non conformes, qui constituent aujourd’hui un réel problème de santé publique. L’obtention de cet accord de partenariat représente une opportunité pour notre nation de s’élever encore plus haut sur l’échiquier international. Cela ouvre de nouvelles portes pour des partenariats stratégiques, renforçant ainsi notre positionnement sur la scène mondiale. »
À noter que c’était le 15 juin 2023 que la signature a eu lieu entre le gouvernement guinéen et cette société chinoise pour la construction et l’exploitation du Centre de Technologie d’Inspection et de Quarantaine des Entrées et Sorties des Produits Marchands en République de Guinée.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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