Gabriel Haba, secrétaire exécutif du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG), s’est exprimé mercredi dernier sur la dissolution du FNDC par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation.
D’entrée, au micro d’avenirguinee.org, il a laissé entendre que « la dissolution du FNDC est un coup dur pour nous acteurs sociopolitiques. Dans la mesure où notre volonté est aujourd’hui que cet espace s’agrandit au lieu qu’il soit rétréci. Mais, il faut au même moment qu’en tant qu’acteurs de la société civile, nous n’ayons pas pour vocation d’affaiblir la République, de créer l’instabilité dans le pays, ou de vouloir à tout moment compléter le nombre de morts. Notre devoir, notre responsabilité, c’est d’éviter au maximum les situations de trouble, les violences exercées sur des citoyens, et de protéger tant que possible des citoyens contre toute violences », a-t-il dit.
« C’est pourquoi », poursuit-il, « nous avons plusieurs outils de combats ou des moyens que nous avons à notre disposition qui sont entre autres : les plaidoyers, des marches pacifiques…
Donc, lorsque nous constatons qu’un des moyens utilisés pour nos revendications causent plus de dommage et de victimes, que de réparation ou des résultats, notre intelligence voudrait qu’on change de méthode. Et, aujourd’hui, très malheureusement, je dis en toute désolidarisation de nos camarades du FNDC, que c’est eux qui ont donné tous les arguments et toute la possibilité au gouvernement de dissoudre leur mouvement », a indiqué l’acteur de la société civile.
Rappelant les lois qui régissent les ONGs et Associations en Guinée, Ange Gabriel stipule que le MATD a tout le droit de suspendre ou de dissoudre toute structure qui ne respecte pas ces dispositions.
« Aujourd’hui, personne ne peut nier que l’essentiel des manifestations du FNDC trouble l’ordre public. Vous savez, j’ai mal quand j’entends certaines choses. Personnellement je suis contre l’interdiction de la manifestation en Guinée, parce que le droit de manifestation est un acquis démocratique chèrement acquis par nos prédécesseurs. Donc, nous ne sommes pas à l’aise lorsque ces droits se trouvent être redressés aujourd’hui. Mais, il y a des comportements de certains acteurs qui donnent raison à ceux qui pensent que la manifestation ne doit pas être autorisée de nos jours. Lors des dernières manifestations, il y a eu 5 morts. Alors, au regard de la loi, il faut reconnaître que le ministère a le droit de dissoudre le FNDC », a-t-il martelé.
Malgré sa dissolution par le ministre du MATD, le FNDC compte braver l’interdiction des manifestations le 17 août prochain sur toute l’étendue du territoire national. Dans sa plateforme de revendication, il demande un dialogue politique avec le CNRD et le retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org