Pour » désamorcer » la crise, la CEDEAO a dépêché un médiateur à Conakry. Chargé de conduire cette médiation dans un pays plongé dans la transition depuis le 05 septembre 2021, Yayi Boni a séjourné pendant plusieurs jours dans la capitale guinéenne. L’ex chef d’État béninois, comme l’avait indiqué l’institution sous régionale dans son dernier communiqué, a rencontré les différentes coalitions politiques du pays. Chacune, tour à tour, a exprimé sa préoccupation et/ou sa vision de la conduite de la transition depuis maintenant 11 mois.
Parmi ces leaders politiques invités à cette rencontre, Ahmed Sékou Camara, président du parti « Alliance Guinéenne pour le Développement (AGD).
Ce lundi, « Ahmed de Paris », au cours d’un entretien avec avenirguinee.org, a rapporté le contenu de leur échange avec le médiateur de la CEDEAO.
Tout d’abord, il s’est exprimé sur la probité morale de Yayi Boni.
« Nous avons vu un homme qui souhaite un rassemblement entre les guinéens, qui voulait au-delà de tout, être médiateur, mais surtout faire en sorte que les guinéens s’unissent au tour de la paix pour mener à bien la transition », dit-il à l’entrée de sa communication .
À en croire notre interlocuteur, des questions essentielles ont été abordées au cours de cet entretien. De surcroît, la coalition (APV) n’a pas manqué d’exposer la bagatelle de propositions qu’elle a pour une transition apaisée.
« Nous lui avons dit également ce que nous avons comme crainte et ce que nous avons comme proposition. Nous lui avons fait part d’un mémorandum qui contient les propositions de la coalition (APV)…
Il a été question d’échanger au tour de la table, au tour du bon déroulement de la transition. Il a même dit qu’il préférait une transition apaisée à une transition violente et sanglante. Donc, d’éviter tout ce qui pouvait amener la Guinée à l’inverse », rapporte le jeune politique.
En ce qui concerne le chronogramme récemment annoncé par le CNRD, sa coalition n’empreinte pas mille chemins pour exposer sa position. Elle a plutôt souligné que ce délai est raisonnable.
« Il nous a demandé ce qu’on pensait des 36 mois proposés par le CNRD, nous avons dit qu’on pensait que c’était raisonnable ».
« J’ai clairement dit », poursuit-il », au médiateur qu’il fallait qu’on soit un peu indulgent en vers la junte, parce qu’aujourd’hui, comme colonel Mamady a bien annoncé, ils sont prêts à faire le sale boulot. Et, ce sale boulot-là, c’est pour aider le prochains présidents qui viendront en Guinée ».
Ahmed Sékou Camara, de conclure, rappelle qu’en 2010, « nous avons bâclé la transition, on s’est retrouvé avec ce que nous connaissons tous ». Par conséquent, il invite le peuple à accorder un temps aux nouvelles autorités pour qu’elles posent les bases légales de la refondation.
« Cette fois-ci, j’invite les guinéens à patienter, à regarder, à laisser la chance au CNRD de poser ses actes. Si les actes ne sont pas posés, si tout ce qui a été dit n’a pas été fait, nous verons réellement comment faire de cette transition. Mais, pour l’instant, je pense que la volonté est là, ils ont commencé à mettre en place de choses, la refondation est en cours; il y a la CRIEF qui est là… Donc, je pense qu’il faut donner la chance à ces gens là d’aller au bout de leur effort », a-t-il lancé.
A suivre !!!
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.
621269981