Dans l’optique d’accompagner les autorités de la transition pour l’assainissement de la capitale Conakry, la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG), en collaboration avec les structures ‘’urgence panafricaniste et la voix du peuple’’, a déroulé ce samedi, 30 juillet, la troisième étape de sa campagne d’assainissement des communes urbaines de Conakry.
Après l’étape de la commune de Matoto et celle de Ratoma les semaines dernières, les acteurs de la société civile en l’occurrence ceux des structures susmentionnées, ont entamé l’étape de la commune urbaine de Matam dans la matinée de ce samedi, sous l’impulsion du maire de ladite localité, Ismaël Condé.
Avec les slogans » Un citoyen, un balai ; Mon sac, ma poubelle ; Ma voiture, ma poubelle ; Conakry, ville propre », le coup d’envoi de cette activité a été donné à 10 heures, au marché de Bonfi, par le maire de la collectivité, présent sur le terrain. C’est après 3 heures d’assainissement que cette action citoyenne a pris fin au rond-point Constantin, situé sur la route le Niger.
A cette occasion, le coordinateur national de la maison des associations et ONG de Guinée, Alpha Bayo est revenu sur l’objectif de cette initiative citoyenne.
« Récemment, on a lancé l’alerte concernant l’état de l’insalubrité dans notre pays. Et après, on a vu, le gouvernement a pris les responsabilités et a lancé l’appel à toute la population, à tous les ministres, toutes les directions d’aider à ce que nos villes et quartiers soient propres ».
Et de poursuivre : » Nous, en tant que plateforme nationale de la société civile, il est de notre responsabilité d’accompagner ces initiatives citoyennes du gouvernement. C’est pourquoi nous avons lancé un appel à toute la population, toute la jeunesse pour venir nous accompagner. Nous sommes à la troisième étape, on a commencé à Matoto; la semaine dernière, nous étions à Ratoma et aujourd’hui, nous sommes dans la commune de Matam », a-t-il indiqué.
Dans le sillage de son intervention, il s’est réjoui de la disponibilité du premier responsable de la mairie de Matam, qui, à l’en croire, n’a ménagé aucun effort pour la réussite de cette initiative dans sa circonscription.
» Nous saluons beaucoup l’accompagnement des autorités communales notamment le maire de cette commune qui, depuis le matin, a mis les matériels à notre disposition et lui-même a appelé la jeunesse à nous accompagner et il est avec nous sur le terrain; c’est des choses qui nous galvanisent. Je pense que les autorités ont compris le message », s’est exprimé.
Content de cet accompagnement de la plateforme citoyenne (MAOG) dans sa commune, le maire Ismaël Condé a mis l’occasion à profit pour interpeller l’État mais aussi les personnes de bonne volonté sur le manque de matériels d’assainissement notamment les poubelles, auquel fait face sa circonscription.
» Nous, en tant que collectivité, sommes toujours contents quand nous sommes accompagnés par des ONG dans le cadre de notre mission régalienne ; l’assainissement de nos quartiers est une compétence qui nous a été donnée par la loi. Mais, force est de constater aujourd’hui que nous manquons de moyens pour venir à bout de cette compétence. C’est pourquoi nous demandons incessamment l’accompagnement des autorités mais aussi de toutes les associations, des bonnes volontés dans cette situation. Il est à constater que La MAOG est dans le mur pour aider à assainir nos routes et les emprises. C’est pourquoi je suis descendu sur le terrain avec eux pour les accompagner dans le cadre de cette initiative citoyenne que toute association devrait mettre dans sa feuille de route », souhaite-t-il.
Dans la foulée, il estime que le gel des comptes des collectivités par la junte, constitue un véritable frein pour l’accomplissement de certaines missions régaliennes des élus locaux.
« Le gel des comptes des collectivités constitue aujourd’hui un frein dans l’accomplissement de cette mission. Mais, il n’y a pas que ça, il y a tout un ensemble. Les compétences qui devraient nous être octroyées sont transférées ailleurs. Aujourd’hui, moi je n’ai même pas un camion poubelle pour les accompagner ; je suis obligé d’appeler les partenaires pour m’envoyer des poubelles. Je n’ai pas de moyens efficaces, même les paires de gants, je ne suis pas en mesure de le leur fournir, les EPI (équipements de protection individuelle), il ne serait-ce que ça. Si l’état pouvait comprendre que ce rôle est dévolu à nous en mettant les moyens à disposition, ça pourrait nous aider. A titre d’exemple, nous avons aujourd’hui plus de 100.000 poubelles qui sont stockées quelque part. Ces poubelles allaient être efficaces à poser le long des artères », a conclu le maire de Matam.
A noter que la prochaine étape de cette initiative citoyenne de la maison des associations et ONG de Guinée se tiendra dans les semaines à venir dans une des communes de la capitale Conakry.
Ibrahima Sory SYLLA pour avenirguinee.org
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