L’illustration parfaite est celle du ministre de la justice et des droits de l’homme qui qualifiait récemment les gardes pénitentiaires de traîtres à l’endroit du président de la transition suite aux évènements du 04 Novembre 2023. Pire, dans sa colère d’une autre époque, il avance l’idée d’une ingratitude envers leur bienfaiteur colonel Mamady Doumbouya. Pourtant, sous d’autres cieux, Alphonse Charles Wright aurait cherché à démissionner de lui-même au regard de la faille qui agenouille son département. Malheureusement, comme tant de dirigeants, il sait appuyer là où ça fait mal.
Que dire de ces ministres qui se sont rendus au palais M5 pour présenter leurs condoléances au président du CNRD. Alors qu’il y a pas si longtemps des jeunes guinéens lors des manifestations pour le combat démocratique ont été assassinés, ni enquête, ni larmes de crocodiles le peuple n’a vu. Tout de même je reste moins surpris, aujourd’hui combien de ministres osent prendre la parole sans déranger le colonel.
D’ailleurs, ces locomotives en faute irréparable avaient commencé à parler de président de la République, en lieu et place de président de la Transition. Etant donné que c’est au regard de tous ces maux que la refondation nous avait été promise. Malheureusement, du régime Touré à celui de Condé en passant par ceux de Conté , Camara et Konaté, le poids du culte de la personnalité pèse encore plus lourd sous les commandes de Doumbouya à nos jours. Un fait impensable les jours qui ont suivi après le 05 Septembre 2021.
Si la corruption, le favoritisme et des cas de complot ont jalonné l’histoire de ce pays. Le culte de la personnalité devenu un art pour nos dirigeants continue à être la principale voie que suivent les autres maux que des mots ont du mal à expliquer.
Mathé Bah, journaliste.