Le torchon brûle entre le CNRD et des partis politiques. Suite au derniers développements de l’actualité, en lien avec la manifestation du FNDC, l’ANAD, présidée par Cellou Dalein Diallo, menace également de descendre dans la rue dès après la trêve.
Interrogé ce mardi par nos confrères de FIM FM, le vice-président de cette formation politique, Fodé Oussou Fofana a rappelé qu’ils ont été les premiers à applaudir le CNRD. Par contre, celui-ci refuse d’instaurer un cadre de dialogue.
Ci-dessous, sa réaction…
« Quand le colonel Doumbouya est arrivé au pouvoir, nous avons été les premiers à l’applaudir, nous l’avons accompagné parce que le discours qu’il a tenu allait dans le sens souhaité par l’ensemble des guinéens. Et, je suis jusqu’à aujourd’hui convaincu que lorsqu’il tenait ce discours, il était de bonne foi. J’y crois fermement.
Aujourd’hui, nous sommes dans quelle situation ? Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est ce qui est arrivé ? Pourquoi le pays se retrouve dans cette situation de crise ? Est-ce que c’est souhaitable qu’on soit dans cette situation de crise ? Je dis non. Parce que sur le plan économique, social, personne ne gagne que notre pays soit dans cette situation.
La deuxième question que je me pose : le colonel Doumbouya a dit clairement qu’il n’est pas candidat, les membres du gouvernement ne seront pas candidats, cela veut dire qu’il n’est pas un adversaire aux partis politiques. Il n’a aucun intérêt à se battre contre les partis politiques parce que ça ne l’intéresse pas, parce que les partis politiques sont créés pour aller aux élections.
Je suis de l’UFDG, nous avons prouvé par le passé que nous sommes un parti apaisé. Il n’y a pas ce qu’on nous a reproché, on nous a même dit qu’on est en train de quémander le dialogue. Au temps de monsieur Alpha Condé, nous avons été les premiers à demander à ce qu’on se retrouve autour de la table pour discuter.
Lors de l’élection de 2010, le président Cellou, malgré qu’il était convaincu qu’il a gagné les élections, mais pour la paix de ce pays, il a accepté de renoncer.
Depuis que le colonel Doumbouya est arrivé, nous n’avons demandé que cela : allons au tour de la table de négociation pour dialoguer pour qu’on sorte de cette situation parce que nous sommes des guinéens. Est-ce que c’est un crime de demander d’aller au dialogue ?
Moi j’ai peur d’une seule chose : d’être responsable, de tenir un discours qui va dans le sens de mettre ce pays-là en danger. L’image que je souhaite qu’on garde de moi, c’est celle de quelqu’un de bien qui se bat pour ce pays, qui aime la Guinée, je ne tiendrais aucun propos qui va aller dans le sens de détruire ou de créer des conflits dans ce pays. Mais, je me battrai pour défendre le projet de société de mon parti. Si cela doit me coûter quelque chose, je suis prêt à en assumer.
Ce n’est même pas les militaires, ce sont les civils qui sont à l’origine de cela ; ce sont les mêmes qui ont induit Alpha Condé en erreur ; ce sont les mêmes qui sont en train d’induire le colonel. Regardez au tour du colonel Doumbouya, en matière civil, qu’est-ce que ces gens n’ont pas fait avec nous ? Est-ce qu’ils sont incapables de dire au colonel Doumbouya qu’il n’a aucun intérêt à ce que ce pays soit comme ça ?
Je ne connais pas la composition du CNRD, je ne connais pas les membres du CNRD. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, c’est lui qui a la destinée du pays, c’est lui qui est le président de la transition ; il a intérêt à ce que ce pays se calme, à ce qu’on aille rapide aux élections pour sortir de cette situation pour que son nom soit inscrit en lettre d’or dans l’histoire de ce pays ».
Décryptage : Fodé Camara pour avenirguinee.org