Le Front National pour la Défense de la Constitution appelle ses partisans à manifester demain jeudi, 28 juillet, dans le grand Conakry, pour, dit-il, exiger l’instauration d’un cadre de dialogue inclusif mais aussi, un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Cet appel à manifester du Front est lancé alors que les autorités de la transition (CNRD), ont interdit les manifestations sur la place publique. Une décision que comptent braver ces leaders de la lutte anti 3ème mandat d’Alpha Condé. Mais, comment réagissent les structures de la société civile face à ce bras de fer qui s’annonce entre la junte et le FNDC ?
Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce mercredi, le président par intérim du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) a fait part de la position de sa structure.
D’entrée, El hadj Boubacar Fofana, a fait savoir que « Toute initiative de la société civile doit prôner d’abord la paix dans le pays car, elle est la voix de sans voix ».
» Tous les événements qui se sont passés, je suis sûr que ça n’a pas produit beaucoup d’effets par rapport à l’avancée du développement national et à l’avancée de la création d’emploi ou à l’avancée visant à améliorer le panier de la ménagère. Donc, je pense que le dialogue contribue mieux. Et, c’est dans ce cadre-là que nous au CNOSCG, on pense que vaut mieux que nos frères acceptent d’aller au dialogue au moment où le gouvernement en place a tendu la main », indique-t-il.
Et de poursuivre : » On va durer dans les manifestations, on va durer dans les critiques et le temps passe. Je crois bien qu’on doit se soucier du contenu de la transition, sur la durée proposée et voir la mise en œuvre de ces éléments-là. Je crois bien que c’est cet élément qui est plus important que d’aller chaque jour en rang divisé dans un problème ou de protestation dans la rue ».
Dans la foulée, le président par intérim du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne a appelé les responsables du FNDC à tempérer leur position. Ce, en privilégiant le dialogue avec le comité national du rassemblement pour le développement.
» Mon appel à nos amis du FNDC, à nos collaborateurs, c’est de dire que nous, mouvement social en général, devons privilégier le dialogue et de reconnaître que ces populations-là nous ont fait confiance parce qu’elles pensent qu’on peut les protéger. Et, on connaît ce que les manifestations ont donné comme brutalité, violences, tueries et tant d’autres ; même si eux ne pensent pas comme ça, ils savent que les gens cherchent l’occasion pour pénétrer dans ce mouvement et de faire du mal, même si celui qui a initié ce n’est pas cela qu’il demande.
Donc, au lieu de vivre ça, vaut mieux qu’on demande, comme ils ont d’ailleurs tendu la main, qu’on aille répondre à cet appel pour que demain on ne soit pas frappé par des acteurs des violences », a-t-il lancé.
A noter qu’à la suite de l’interdiction de cette marche pacifique par les mairies traversées, le FNDC a finalement changé de stratégie. Il appelle ses militants à manifester dans leurs zones spécifiques.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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