Dans le but de prôner l’alternance démocratique et d’échanger autour des conséquences du tripatouillage de la constitution, acteurs de la société civile et étudiants ont pris part ce mercredi, 22 mars, à un panel. Cette rencontre instructive qui s’inscrit dans le cadre de la campagne citoyenne pour la limitation des mandats présidentiels initiée par la structure « Tournons la Page Guinée », s’est tenue à Nongo, dans la commune de Ratoma.
Pour le panéliste, qui s’est prêté aux questions de la presse au sortir de cette rencontre, « l’alternance est le souffle de la démocratie. C’est d’autant plus le souffle qu’un seul individu ne peut pas se prévaloir le droit de conduire seul les destinées de l’Etat ou d’être le plus intelligent ou le plus patriote par rapport à un pays. Donc, l’alternance vise à avoir de nouvelles idées, à avoir une nouvelle façon de voir la société, à avoir une nouvelle réforme. Cela donne forcément un souffle à la démocratie », a dit Dr Ramadane Diallo, politiste de formation et enseignant chercheur.
Sur le rôle que doit jouer la société civile pour la défense des acquis démocratiques, il a souligné la nécessité pour ces représentants des citoyens de créer un bloc solide pour barrer la route à toute volonté de violer les dispositions constitutionnelles contrairement aux règles démocratiques.
« La position de la société civile est fondamentale dans toute démocratie. La société civile, dans une certaine mesure, est une société politique; les partis politiques de l’opposition constituent les véritables sentinelles de la démocratie. C’est un peu le porte-voix des peuples. Et, ce sont des contre-pouvoirs verticaux . Lorsque la constitution est violée, lorsque les droits les plus élémentaires du peuple sont violés, c’est à la société civile de se lever comme un seul homme, aux partis politiques de se lever comme un seul homme, pour pouvoir arrêter l’exécutif, pour pouvoir arrêter l’Etat dans ses manœuvres là. Généralement, si cela passe, c’est parce que la société civile n’a pas réussi à bloquer ou à empêcher ce processus là. ».
Aboubacar Sidiki Diakité, l’un des participants, a confié être suffisamment outillé sur sa participation pour le respect de l’alternance démocratique.
« J’avoue que c’est un panel très intéressant vu la thématique débattue sur l’alternance démocratique et la limitation des mandats. Comme vous le savez, c’est « une maladie » dont souffrent beaucoup de pays du continent, notamment la volonté de certains dirigeants à vouloir se maintenir au pouvoir en bafouant systématiquement les principes qui sont liés à la limitation des mandats, notamment les verrous liés à l’intangibilité…En tant qu’activiste de la société civile, il était important que je prenne part à ce présent panel. Également, d’avoir un autre point de vue par rapport au combat qui peut être le mien puisque nul ne peut prédire l’avenir. Ce qui est sûr, c’est que la tentation pour le tripatouillage constitutionnel demeure une réalité et un défi que nous activistes de la société civile devons relever ».
Quant à Moussa Soumanoro, coordinateur de la campagne citoyenne menée par TLP Guiné, il est revenu sur les raisons de cette initiative.
« La campagne citoyens qu’on est en train de mener, c’est une campagne panafricaine dans plus de 10 pays ou les antennes du TLP sont implantées. Pour le cas précis de la Guinée, vous savez que la limitation des mandats présidentiels est une disposition consacrée par nos différentes constitution. Dans les années 2020, on a constaté une violation de ces principes avec toutes les conséquence que cela a abouti. Il ést important pour nous de contribuer à la mobilisation citoyenne à l’information, pour que vraiment les citoyens sachent que c’est aussi de leur responsabilité de participer à la défense de ces principes ».
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org