Ce mercredi, 03 mai, l’humanité célèbre la Journée Internationale de la Liberté de la Presse. En Guinée, cette elle coïncide à une phase importante de l’histoire du pays, celle de la transition militaire née d’un coup d’État.
Contrairement à l’année dernière, le pays a perdu un (01) point sur le classement mondial de Reporter Sans Frontière.
En marge de cette célébration, avenirguinee.org est allé à la rencontre du journaliste Ansoumane Toumany Camara, par ailleurs Directeur Général de la DIRPA.
À l’entame de sa prise de parole, il a livré ses impressions sur cette Journée Internationale de la Liberté de la presse. De surcroît, il s’est posé de nombreuses questions.
En ce qui concerne la chute d’un point de la Guinée sur le classement mondial de la liberté de la presse, ce JRI se montre un tout peu douteux. Par contre, il milite pour la création d’un observatoire africain de liberté de la presse.
» Je parle en tant que panafricain. Quand des institutions étrangères font l’évaluation de ce que vous êtes, est-ce que vous êtes indépendants? L’Afrique devrait avoir son propre observatoire de liberté de la presse. Ceux qui évaluent ne sont que des institutions, ce sont des hommes qui le font. L’étape avait commencé mais, ça s’est arrêté à mi-chemin . L’Afrique devrait avoir son propre observatoire de liberté de la presse. Des gens intègres qui disent : » voilà ce qui se passe ». Mais, nous avons perdu un point. Est-ce réel, est-ce pas réel, on ne sait pas . Mais, aujourd’hui, faites le tour de l’Afrique, chacun est libre de dire ce qui se passe en Guinée. Seulement les gens ne font pas la part des choses. Quand vous allez dans les autres pays, la restriction qui est là-bas et ce qui est là aujourd’hui, est-ce que c’est la même chose ? Donc, si on a perdu le point, d’accord. Mais moi, en tant que jeune panafricain , je dis que l’Afrique n’a plus droit de se baser sur les remarques des institutions qui, plus souvent, sont des ONGs qui évaluent ce qui se passe dans votre pays. Alors, l’Afrique elle-même ne peut pas mettre en place son observatoire pour veiller sur la liberté de la presse ? Je suis choqué aujourd’hui que l’Afrique ne dispose pas jusqu’à maintenant son propre observatoire de liberté de la presse. Ce sont les étrangers qui nous évaluent, ce n’est pas nous-mêmes qui nous évaluons. Vous, en tant que journaliste, vous en tant que guinéen, pouvez-vous évaluer la liberté de la presse en France ? non. Mais, ce sont eux qui s’érigent en donneurs de leçons pour vous dire » voilà c’est comme ça vous devez faire… », regrette t-il.
Sur l’exercice de cette profession en Guinée, Toumani a livré sa lecture en ces termes : » Je pense qu’on a beaucoup de défis à relever. Nous faisons l’amalgame entre l’éthique et la déontologie. La liberté de la presse nous donne libre cours à dire, à écrire, à penser comme on veut. Mais, est-ce que nous, en tant que citoyens, en tant que responsables, nous devons tout dire, nous devons tout écrire ? Est-ce que nous pensons aux conséquences de ce que nous disons sur les antennes ? Est-ce que nous pensons aux conséquences de ce que nous mettons sur la toile ? Donc, la nouvelle génération doit être vraiment à ce niveau-là, que patriotisme soit là, que les gens pensent vraiment à la Guinée et non à leurs propres intérêts… ».
Et de conclure, il a lancé un message à la nouvelle génération: » Nous regardons aujourd’hui le Rwanda, nous regardons aujourd’hui le Ghana… ce sont des modèles. Aujourd’hui, ce sont des références. Tous ces pays-là sont passés par la transition. Mais, dans ces pays, quel a été le rôle joué par les médias ou cette refondation qui a permis à ces pays-là d’asseoir une notoriété en Afrique aujourd’hui ? Nous devons nous poser cette question », a-t-il lancé.
Ibrahima Sory Camara pour avoir guinée. org
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