Après les 9ème Jeux de la Francophonie à Kinshasa, sous la houlette du Comité Olympique et Sportif guinéen, avec deux médailles remportées, l’heure est d’évoquer les conditions de participation et les récompenses des médailles. Fatoumata Yarie Camara, l’une des lauréates de ces jeux de la francophonie, avec la médaille d’argent empochée en lutte (63kg), s’est exprimée au micro d’avenirguinee.org son aventure.
Interrogée sur ses médailles, la jeune lutteuse, visiblement très déçue, s’est exprimée en ces termes: << Je n’ai pas été récompensée par mes médailles. J’ai eu les médailles en or, en argent, de bronze mais, jusqu’à présent, je n’ai jamais connu les récompenses qui sont derrière ces distinctions. C’est-à-dire, quand tu as une médaille d’argent combien tu dois recevoir, une médaille de bronze aussi combien tu dois recevoir. De 2017, jusqu’à nos jours, les médailles n’ont jamais été récompensées. Pour la première fois quand j’ai décroché, parce que c’est la (2ème) fois que je participe aux jeux de la francophonie, j’ai été la seule fille en matière de sports à ramener la médaille pour mon pays. En ce temps, le ministre qui était au poste m’a récompensée d’un montant de 5 millions. J’ai (14) médailles, elles n’ont jamais été récompensées >>, dit-elle
Malgré ses performances hors du pays, sous la bannière de sa fédération sportive, Fatoumata Yarie révèle dans ses propos qu’ << En Guinée, je ne suis pas considérée, certaines personnes ne me connaissent même pas Yarie. Et, d’autres ne savent même pas si y a une championne en Guinée qui a une fois participé aux jeux olympiques. C’est la chose que je déteste de plus et je n’ai pas du tout aimé en tant que femme lutteuse. Quand j’étais dans un centre, beaucoup de pays ont voulu me recruter. Mon coach même était un cubain. Il m’a dit un jour » tu vois dans ton pays, rien ne va, il faut que tu choisisses les autres qui veulent de toi ». J’ai dit au coach « non, je ne vais pas trahir mon pays ». Même les gens qui fuient comme ça, si je voulais fuir, je l’aurais fait depuis longtemps. J’ai été en Italie, en Serbie, j’ai voyagé partout. Je n’ai jamais pensé fuir, je n’ai jamais pensé jouer pour un autre pays. Lors du championnat d’Afrique, le coach de l’Algérie m’a dit : » toi, tu luttes bien mais, dans ton pays, ce n’est pas comme ça. On s’est renseigné, on veut que tu luttes pour nous (l’Algérie) ». Il m’a fait beaucoup de propositions, je n’ai pas dit ok, parce que je ne veux pas trahir mon pays. Je suis fière d’être guinéenne. Il faut que le pays soit un peu reconnaissant envers moi. Si je voulais fuir ou jouer pour un autre pays, j’aurais fait longtemps ».
Alsény Savané pour avenirguinee.org
625-21-04-05