La semaine dernière, à l’issue de son sommet extraordinaire tenu sur les transitions au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, La communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest a statué sur certaines questions concernant les pays susmentionnés.
Sur le cas guinéen particulièrement, les chefs d’Etats de la zone ouest-africaine ont déploré l’allure de la transition. Pour eux, la transition guinéenne ne laisse paraître aucune « lisibilité ». Ainsi, décident-ils, si jusqu’au 25 avril prochain, un chronogramme consensuel de la transition n’est pas présenté à la CEDEAO, elle prendra des sanctions économiques drastiques contre la Guinée.
Comment cette menace est perçue par les politiques ? Que disent-ils de l’impact futur des sanctions économiques sur le panier de la ménagère ?
Dans un long entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce jeudi, le président du parti La Nouvelle Guinée (LaNG) a tenté de répondre à ces questions. Mohamed Cissé a indiqué que des sanctions contre la Guinée risqueraient ‘’d’aggraver’’ la cherté de la vie.
« On n’est pas d’abord sous sanctions économiques mais vous voyez déjà combien de fois la population peine ; le panier de la ménagère est complètement affecté. Pour que le pays fonctionne de façon correcte et que l’économie se porte bien, il faut la paix. Donc, s’il n’y a pas de paix, il n’y a aucun moyen que l’économie se porte très bien. Et aujourd’hui, la paix est menacée en Guinée. Aucun investisseur ne peut fermer les yeux pour venir investir en Guinée parce qu’on est dans une transition et on ne sait pas sur quoi ça va aboutir. Cette incertitude ne donne pas la chance à notre économie », a-t-il dit. Ajoutant que si les sanctions de la CEDEAO s’ajoutent à la situation actuelle, : « les guinéens vont vivre des moments très difficiles. Il appartient au CNRD de nous éviter cela. Nous, au niveau de la classe politique, il y a très longtemps que nous demandons un cadre de dialogue. Ça nous permet d’évacuer ces questions, de statuer sur le chronogramme de la transition. Ensemble, on aurait trouvé déjà un chronogramme consensuel. Pour l’instant, on a jusqu’au 25 avril et je pense que c’est un délai qui est raisonnable. Le CNRD doit arrêter de se taper la poitrine. Il n’y a aucune souveraineté qui peut nous permettre de faire face à la CEDEAO, de résister aux sanctions de la CEDEAO », dit le leader du parti La Nouvelle Guinée
Pour le porte-parole de la CORED, la Guinée risquera « gros » en défiant les exigences de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
« Le monde d’aujourd’hui est globalisé, la communauté internationale entre en Guinée à travers la CEDEAO. Si elle décide aujourd’hui d’arrêter tout avec la Guinée, elle sera suivie par l’union africaine, l’union européenne et les institutions de Bretton-wood. Il faut éviter que cette situation arrive, il faut donner un chronogramme consensuel pour qu’avant le 25, cela soit transmis à la CEDEAO pour que nous évitons les sanctions », a-t-il conclu.
Ibrahima Sory SYLLA pour avenirguinee.org
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