Les choses se concrétisent-l’artiste au pied magique, Abraham Sonty, s’apprête à célébrer ses 20 ans de carrière. Un parcours glorieux taillé sur mesure de celui qui a contribué à sa manière à la valorisation de la culture guinéenne, avec un style unique, qui relate les faits de société jusque-là considérés comme un tabou.
En prélude à un concert au Centre Culturel Franco-Guinée le 18 novembre prochain, à l’occasion de 20 ans de scandale, l’artiste était face aux journalistes ce jeudi 16 novembre 2023.
Au cours de cette interview, Koundouwaka a longuement expliqué les raisons du choix des thèmes de ses morceaux.
Pour lui, dire « 20 ans de scandale musical, c’est parce-que tout ce qu’on a fait durant ces 20 ans en arrière, plusieurs personnes pensent que c’est un scandale. D’abord, les gens ont pris comme scandale le mot « Koundouwaka ». Le thème que j’ai abordé dans ce morceau reflétait les réalités de la société. Même les religieux prennent l’exemple sur mes termes. Il y avait des problèmes dans 90% des foyers. Quand j’ai chanté « Bassakhant » c’est un enfant qui a 3 pères, c’est mon 1er album ; 2ème album, quand j’ai parlé de « Gokhifokhé », c’est-à-dire les foyers ou les enfants ne sont pas sous contrôle. Ce sont les familles où il n’y a pas d’encadreurs. Les enfants sont abandonnés, personne n’est encadré. J’ai parlé aussi des filles qui n’étaient pas prêtes à se marier, une autre réalité qui a choqué. Même s’il y avait des gens qui n’ont pas voulu reconnaître, mais c’était une réalité. Il y a aussi le morceau « Iyérétété » la virginité « , où il y a « Seguetala biligoe ». C’était pour dire qu’il ne faut pas abuser d’une femme et la diffamer. Ça été ça aussi un scandale. Après, le morceau « polessée » qui signifie le mariage précoce, est arrivé. Même les imams n’ont pas le droit de célébrer un mariage dont la fille a 14, 15 ou 16 ans. Quiconque le fait, on doit l’enfermer, quel que soit l’église ou la mosquée, on doit enfermer cet imam », a-t-il dit.
En ce qui concerne les préparatifs de l’événement, il rassure : « Du côté du Centre Culturel Franco Guinéen (CCFG), eux ils sont plus en avance que moi. Parce que depuis 2 jours, ils ont mis tout ce qu’on devrait ajouter ou on doit embellir. Ils ont appelé des techniciens une semaine d’ailleurs avant nous, tellement qu’ils sont prêts pour que le concert soit le plus grand ».
Sur les invitations des institutions, Koundouwaka précise : « pour que quand un artiste guinéen se présente à l’ambassade, qu’on lui prend au sérieux pour les problèmes des papiers. Puis, mettre quelque chose en place pour aider les artistes guinéens. C’est pourquoi, on appelle des ambassadeurs, des consuls pour qu’ils viennent regarder ce que Koundouwaka sait faire sur scène avec son équipe. Parce qu’aujourd’hui, je veux que Koundouwaka soit rentable en Guinée comme la société CBG, Rio Tinto, Guicopres ».
Avant de conclure, il a tenu à revenir sur un évènement qui l’a marqué pendant ses 20 ans de carrière.
« Ce qui m’a plus marqué, quand je suis venu au stade du 28 septembre au temps de feu Général Lansana Conté et que j’ai trouvé que tout le monde était arrêté devant le président de la République et ses membres du gouvernement, quand je suis rentré, le président a arrêté de parler, c’est ce qui m’a beaucoup marqué. C’est la plus grande gloire que je n’ai jamais eue. Et, depuis ce jour, Dieu m’a donné la gloire. Depuis mon premier album, je ne fais que grandir et monter des escaliers. Donc, j’ai eu beaucoup de succès dans les carrières, aussi des difficultés. Parce que les difficultés que j’ai rencontrées, je ne sais pas s’il y a un artiste qui les a rencontrées pour avoir son avenir ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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