Sèkè Kolenda est un district relevant de la sous-préfecture de Doko, située à 84 km de la préfecture de Siguiri. L’unique poste de santé très fréquenté de cette zone manque de tout. Le constat effectué par le correspondant d’avenirguinee.org à Siguiri, révèle que cet muni-établissement sanitaire est visiblement vide de contenu. Construit par la communauté locale sans aucun soutien de l’Etat et/ou de la commune rurale de Doko, son personnel se trouve confronté à d’énormes difficultés.
Ce centre hospitalier local comprend trois salles d’hospitalisation dont trois lits chacune, une salle qui sert de bureau pour le chef de poste et pour des consultations, un laboratoire non équipé et une salle d’attente. Il ne dispose pratiquement d’aucun stock de produits pharmaceutiques, les maladies les plus fréquentes sont : le paludisme, la toux et la diarrhée chez les enfants, sans oublier les infections gynécologiques. Les équipements comme les lits d’hospitalisation et autres sont très vieillissants. Pire, les médecins sont obligés d’utiliser des torches pour effectuer les accouchements.
Dr Brema Koulibaly, agent de santé, qui a pris la parole après l’autorisation de son chef de poste, a confié : « nous travaillons dans des conditions très difficiles par manque de salles et de lits. Parfois certains malades prennent la perfusion à même le sol, d’autres assis ou couchés sur les bancs. En plus, nous sommes confrontés à un problème de courant ; il y a un groupe privé qui nous sert de 8h à 14h et de 19h à 00. Mais, ce n’est pas à tout moment. On a vraiment du mal à travailler dans cette situation », a-t-il déploré.
Poursuivant, « dans la maternité, c’est le pire. Si nous recevons des femmes en grossesse avec des complications, on les réfère à Doko ou Siguiri-centre avec des références. Souvent, nous appelons l’ambulance ou les parents de la femme pour chercher un véhicule afin de la transporter. Pour les échographies, nous sommes obligés de les orienter au centre de santé de la frontière Kourémalé coté Mali pour les accouchements ; nous utilisons des torches par manque de courant. Parlant de l’eau, nous achetons avec les vendeurs dans des motos à trois roues. Ici au poste de santé de Sèkè Kolenda, nous n’avons rien. Nous manquons même de gangs que les sages-femmes portent pour l’accouchement. Nous relevons du centre de santé de Doko mais, vraiment, malgré la fermeture des cliniques et pharmacies non agréées, nos produits peinent à l’avenir. Et, ce que nous recevons est vraiment insuffisant pour la population », a relaté Dr Brema Koulibaly.
Enfin, il a appelé les autorités de la transition à répondre à leur appel afin d’équiper ce poste de santé qui ne désemplit pas de patients.
Cet appel tombera-t-il dans de bonnes oreilles ? En tous cas une réponse positive aidera à améliorer les conditions sanitaires des citoyens de cette localité.
A suivre…
De Siguiri, Alseny Philip Condé pour avenirguinee.org