Chaque année, le 10 décembre marque la Journée internationale des droits de l’Homme. Cette célébration est une occasion pour les décideurs d’évaluer les acquis, d’identifier les lacunes et de réfléchir aux perspectives à venir.
Dans ce cadre, notre rédaction a rencontré ce mardi 10 décembre 2024, Maître Frédéric Loua, avocat et président de l’association « Même Droit pour Tous » (MDT). Lors de son intervention, Me Loua a exprimé de vives préoccupations quant à la situation des droits de l’Homme en Guinée, qu’il juge alarmante.
« Nous célébrons la Journée internationale des droits de l’Homme dans un contexte très préoccupant en Guinée, avec une recrudescence des violations des droits fondamentaux. Nous assistons à un recul regrettable du respect et de la promotion des droits de l’Homme, un combat de longue haleine qui semble aujourd’hui compromis », a déclaré Me Loua.
Selon lui, toutes les générations de droits sont affectées :
Les droits civils et politiques : « De nombreux citoyens sont détenus illégalement, souvent sans jugement, dans des conditions inacceptables. Les arrestations arbitraires se multiplient, remettant en cause les principes fondamentaux de la justice. »
•La liberté de la presse : « Plusieurs médias ont été fermés, et la presse qui subsiste peine à informer librement »
•Les disparitions et violences : « Des arrestations suivies de disparitions, parfois mortelles, sont rapportées. Ces actes constituent des atteintes graves à la dignité humaine et aux droits fondamentaux. »
Maître Loua interpelle les autorités de la transition en ces termes : « Il est urgent de revenir aux fondamentaux, de respecter la loi et les engagements pris lors de la prise du pouvoir le 5 septembre 2021. Ces engagements, notamment en matière de bonne gouvernance et de gestion de la transition, semblent aujourd’hui oubliés, ce qui alimente les inquiétudes. »
Selon lui, une transition prolongée risque d’aggraver les tensions sociales et politiques : « Si la transition perdure dans ces conditions, elle pourrait engendrer plus de problèmes qu’elle n’en résout. Les autorités doivent agir pour préserver la cohésion sociale, la stabilité et la paix, indispensables au développement de notre pays. », prévient le juriste.
L’activiste de défense des droits de l’homme conclut en soulignant que cette Journée internationale des droits de l’Homme est célébrée dans un climat de crainte et d’incertitude : « Ce contexte inquiétant doit nous pousser à agir pour garantir un avenir où les droits de chacun seront respectés. »
Ibrahima Sory Camara – pour AvenirGuinee.org
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