Comme chaque année, l’humanité célèbre ce 8 mars, la Journée International des Droits de la Femme. Une occasion offerte à la couche féminine de se pencher sur sa situation et de dénoncer les inégalités et violences auxquelles elle fait face dans les pays du monde.
En Guinée, cette célébration intervient alors que le pays est sur une phase de refondation, comme annoncé par le nouveau président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya. C’est donc le moment opportun pour interpeller les législateurs quant à la prise des décisions en faveur du respect des droits de la femme.
Interrogé par la rédaction d’avenirguinee.org, le président du Parti ‘’ La Nouvelle Guinée’’ a, à l’entame de sa prise de parole, tenu à rendre un hommage à toutes celles qui se battent nuits et jours en faveur de leurs familles et de la nation guinéenne.
« Je me dis que tous les mois appartiennent aux femmes. Disons-nous la vérité, notre existence n’a aucun sens s’il n’y a pas de femmes. Donc, les femmes en général sont battantes. Je voudrais vous dire que si les femmes sont braves, en Guinée elles sont exceptionnelles. Si vous sortez le matin, vous voyez dans les taxis, elles sont les premières à sortir ; elles viennent à la maison, elles nous font des plats, vous rentrez à la maison avec toutes les fatigues, vous trouvez qu’il y a encore un très bon plat à la maison. Je voudrais leur rendre hommage pour tout ce qu’elles font non seulement pour nous les hommes, mais aussi pour la famille et pour toute la nation. Vous en avez aujourd’hui qui sont en politique, qui se battent corps et âme pour que la politique guinéenne soit exclusivement pour la population, pour le bas peuple. Je voudrais rendre hommage à toutes les femmes qui sont avec nous en politique. Je ne vais pas m’empêcher de rendre hommage à Dr Makalé Traoré qui est de l’autre côté porte-parole du CPP et suppléante du président Dalein. Je vous dis, elles sont braves, merci à toutes nos dames pour tout ce qu’elles font », a dit Mohamed Cissé.
Poursuivant, le leader de L’ANG a estimé que les nouvelles autorités de la transition, dans leur élan de refondation, devraient miser sur une femme pour occuper le palais de la colombe.
« Je me dis que si on avait une femme Premier Ministre, tout ce qu’on a aujourd’hui n’allait pas survenir ; on allait avoir une transition apaisée et bien orientée. Aujourd’hui, on divague parce qu’on a un homme qui se laisse manipuler, qui n’a aucune personnalité. Je parle de notre Premier Ministre Mohamed Béavogui qui n’arrive pas à s’imposer, qui n’a aucun poids devant le président de la transition, qui n’ose pas dire la vérité au président ».
Au niveau de sa formation politique, le jeune politicien rassure que toutes les opportunités sont offertes aux femmes pour qu’elles s’expriment librement. Ce qui fait d’ailleurs qu’elles occupent les instances de décision du parti.
« On a fait en sorte qu’on ait 4 vice-présidents. Sur les 4, il y a deux femmes et deux hommes. Donc, la parité au niveau des instances de décisions.
On ne peut pas développer un pays en mettant les femmes derrière. Si vous voulez que le pays se développe, il faut donner à la femme la place qu’elle mérite. On se dit que les femmes, ce n’est pas seulement dans les marchés. D’abord, à partir des petites filles, il faut les scolariser ; il faut donner les mêmes chances aux filles que les garçons dans nos écoles ; il faut encourager nos filles à s’orienter dans les branches techniques ; qu’on ait beaucoup plus de femmes techniciennes comme ce que nous voyons dans certaines radios. Donc, il faut que les femmes aient les mêmes chances que les hommes au niveau des filières. Et, à la sortie, qu’on leur donne les mêmes chances sur le marché de l’emploi et à compétence égale, parfois prioriser les filles. Parce que les filles sont courageuses et elles sont battantes. Il faut faire en sorte que toutes les filles étudient. Celles qui vont par malchance quitter le cursus scolaire, il faut faire en sorte qu’elles aient une place dans les Centres de Formation Professionnel (CFP). Et, après il faut les encadrer et faire en sorte que des projets soient mis en place à la sortie. Si vous prenez les salons de coiffure, il y a des filles qui sont exploitées. J’ai voulu rencontrer la ministre de la formation professionnelle pour faire une proposition. Tous les ateliers de couture et les salons de coiffure, j’aurais voulu qu’on les érige en entreprise. Il faut que toutes les filles qui sont là-bas passent par les CFP. Si on intègre cela dans leur formation, quand il se retrouve dans les salons de coiffure, il faut qu’elles soient recrutées comme des employées, pas seulement des filles qui viennent pour apprendre. Comme ça, on crée de l’emploi pour tout le monde au lieu qu’elles soient manipulées et exploitées ».
Plus loin, Mohamed Cissé a laissé entendre qu’au « niveau de la Nouvelle Guinée, nous voulons que les salons de coiffure soient recensés et érigés en entreprise. Quand nous faisons cela, on va créer beaucoup plus d’emplois, on va éviter l’exploitation des jeunes filles. Les garages mécaniques, c’est pareil. Il y a des filles aujourd’hui qui apprennent la mécanique. On a de l’emploi ici, mais il n’y a aucune politique gouvernementale qui permet d’ériger des centres informels en des entreprises. Malheureusement, on a un gouvernement qui n’a aucune vision, qui n’a pour combat que taper la poitrine devant les citoyens alors qu’on a beaucoup plus à faire. Il faut se battre pour que nous créons beaucoup plus d’emplois », a-t-il déclaré.
Mamadame Dix Camara pour avenirguinee.org