40 ans de carrière-Amadou Sodia. L’artiste des générations, Amadou Sodia Doumbouya, célèbre, le 18 novembre, 40 ans de carrière musicale. Un parcours marqué par des hauts et des bas qui sera ce jour devant les projecteurs aux chapiteaux By Issa de Conakry. Des personnalités culturelles d’un peu partout du monde se préparent à rallier la Guinée pour participer à ce moment à la fois fort et historique taillé sur mesure pour celui qui a vendu la culture guinéenne pendant de longues années.
Pour parler de l’événement, l’artiste au style unique s’est exprimé samedi, 7 octobre, au micro d’avenirguinee.org. Interview…
Préparatifs
Avenirguinee: Nous sommes à quelques semaines de la célébration des 40 ans de votre carrière musicale, quel est le niveau des préparatifs ?
Les préparatifs vont bon train, on est à 90%. Sur la carte, Il y a beaucoup d’artistes invites : Sekouba Bambino, Bongana Maiga du Mali, Mama Aicha Africa, Amie Sacko du Mali, Djankan Diabaté de Paris, le couple Azaya-Djalikaba Bintou, couple Sekouba Kandja et sa femme, couple Sayon Camara et son mari, la nouvelle génération aussi. C’est tout le monde qui est invité.
Parcours
Durant votre carrière, quel est le nombre d’Albums que vous avez enregistrés ?
Je n’ai pas fait beaucoup d’albums. Malheureusement, les gens confondent souvent la carrière d’un artiste et le nombre d’albums qu’il a produits, pourtant les deux sont différents. Quand on parle du feu Sory Kandjan, il n’a pas fait beaucoup d’albums. Mais, il a été très célèbre avec une grande carrière. En plus Aboubacar Demba du Bembeya, il n’a pas fait beaucoup d’albums. A l’époque, ce sont des albums collectifs qu’on faisait.
Quand je suis parti à Paris, c’était par un contrat avec Ousmane Kouyaté qui est un instrumentiste et moi le chanteur. Mais, c’est lui qui était devant. Cela fait partie de la carrière (…). Donc, c’est en 1997 que Ousmane m’a conseillé de faire un album solo. C’est cet album qu’on appelle Touma (le temps). Et, c’est Sylla production et CDS production qui se sont associés pour faire cet album. Ensuite, le deuxième qui s’appelle « ça va se savoir », c’est Sylla production qui a produit. Le troisième, quant à lui, a coïncidé avec l’arrivée de l’internet, les producteurs se sont découragés parce que ça n’allait plus. Il y avait du piratage, donc les promoteurs ne gagnent rien. Alors, il fallait faire l’auto-production. Finalement c’est cinq (5) albums.
Quand vous regardez dans le rétroviseur, qu’est-ce que ces 40 ans dans la musique vous inspirent ?
Cela me va droit au cœur, je dis merci au bon Dieu qui m’a permis d’être en santé jusqu’à ce jour. J’ai la chance parce que je suis écouté jusqu’à présent par tout le monde, même la nouvelle génération. Quand vous demandez aux jeunes de la nouvelle génération, certains diront que j’ai commencé en 2012. Cela est dû à la façon dont je fais ma composition, je m’adresse à tout le monde. Donc, c’est Dieu qui donne cela.
Reconnaissance
Durant cette énorme carrière, qu’est-ce qui vous a beaucoup plus marqué positivement et négativement ?
D’abord, c’est le fait que je suis aimé par beaucoup de personnes, ça c’est déjà beaucoup. Quand je vois ma musique achetée par tout le monde (peul, malinké, soussou et forestier), je suis ému. La musique m’a ouvert les portes, ça m’a fait voyager à travers le monde. Je ne connais pas un continent ou je n’ai pas mis les pieds. Les 40 ans m’ont donné beaucoup d’opportunités (…).
Négativement, vous savez, l’aventure n’est pas facile parce que je suis parti en aventure. C’est ce qui m’a un peu retardé à faire mon album solo. Quand je suis parti, j’avais des élèves ici que j’apprenais à chanter. Quand je suis parti, ils sont devenus très célèbres. Il y a des amis qui m’ont dit : « tu refuses de faire un album, pendant que tes apprentis gagnent du terrain ». J’ai dit : « chaque chose à son temps. Je vais donner le temps au temps ». Tant que le moment n’est pas arrivé, on ne peut rien faire. C’est ce que je regrette aujourd’hui, le fait d’avoir trop attendu. Mais, quand j’ai fait l’album « Toumaceda », ça a rattrapé mon retard. Cependant, je voulais aussi respecter mon engagement envers celui qui m’a invité parmi tant d’artistes.
Est-ce que Amadou Sodia a eu tout ce qu’il veut dans la musique ?
L’homme ne peut pas être satisfait à 100% (rires). Je n’ai jamais vu quelqu’un dire : « Dieu, ça va maintenant, il ne faut plus me donner ». La chance que j’aie, c’est que je réside en France. Là-bas, la loi c’est la santé pour tous. Sinon si j’étais ici, ça allait être la même chose. C’est un problème d’organisation. Au temps d’Alpha Condé, il y avait une initiative pour que les artistes contribuent pour mettre à la caisse pour la couverture sanitaire. Mais, pour donner les 400 mille, c’était des problèmes.
Message aux fans
Avant de terminer, quel message vous avez à l’endroit des autorités de la transition et du public mélomane guinéen ?
Je suis parti voir le ministre de la culture pour l’informer. J’ai lancé aussi un appel auprès du chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya. Ils sont tous invités. Je réserve des surprises que je ne vais pas dévoiler ici. J’invite tout le monde ce grand jour car, 40 ans, ça se fête. Votre Amadou Sodia que vous avez toujours accompagné, a besoin de vous voir auprès de moi. Il y a aura des gens qui vont quitter le Canada, de l’Afrique du Sud, du Mali, de la Côte-d’Ivoire…
A suivre…
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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