Décédé dimanche dernier dans la capitale malienne, le corps de l’artiste Baba Samba a été exposé devant sa famille et ses collaborateurs ce mercredi, 19 octobre, à l’hôpital de l’amitié sino-guinéen. Le transport sur un taxi-brousse de Mali-Bamako à Conakry, a suscité de vives réactions au sein du milieu culturel.
Mamadou Thug, l’artiste et conseiller national au CNT a, lors de son témoignage, dénoncé cet acte.
« C’est triste de perdre un grand artiste comme Baba Samba. Il avait trouvé aux yeux du monde qu’il avait du talent, qu’il avait quelque chose à vendre. Très malheureusement il part très jeune et ça c’est très déplorable. L’état du transport de son corps vraiment, on n’a pas du tout aimé. Mais, tout ce que Dieu fait est bon, le plus important qu’Allah l’accorde le paradis ».
Poursuivant, ce comédien a dit ce qu’il retient du défunt un artiste respectueux : « Je veux juste faire savoir aux artistes que le ministère de la culture n’est pas un ministère des affaires sociales pour prendre en charge tout le monde.
Je retiens plusieurs choses de Baba samba. Il ne m’a jamais dit Thug, il m’a toujours appelé kôtô. Il est très respectueux », a-t-il témoigné.
Pour Elie Kamano, c’est la voix de l’artiste qui lui a le plus marquée. Ainsi, il demande à la corporation de prendre soin de la famille du défunt.
« La voix de Baba samba m’a beaucoup plus marqué que la personne d’abord. Quand j’ai écouté Baba samba, je me suis dit voilà un prodige qui va faire des miracles dans le reggae. Mais, à un moment donné, il avait disparu de la scène parce que ce n’était pas facile.
Je demande à tout un chacun de venir en aide à la famille, parce qu’elle sait que Baba n’appartient plus à sa famille biologique, mais plutôt à sa famille culturelle ».
Quant à lui, l’artiste One Time est monté au créneau pour dénoncer l’inaction des autorités vis-à-vis de cette disparition dont le corps a été transporté dans des conditions qui laissent à désirer. C’est pourquoi, il invite le ministre Alpha Soumah à prendre ses responsabilités pour assister les artistes.
« C’est triste et c’est regrettable. Je me dis que si c’était moi à sa place qu’est ce qui allait se passer ? C’est le déshonneur total il faut le dire. Mais, ce message-là va à l’endroit du ministère de la culture. Je lance cet appel solennel au ministre de la culture en fonction de prendre ses responsabilités. Parce que nous sommes des artistes, il ne faut pas ternir notre image. Pour se retrouver dans ce métier, on s’est battu corps et âme parce que nos parents n’ont jamais voulu qu’on fasse de la musique. Si aujourd’hui nous faisons de la musique et que nous mourrons dans ce déshonneur total, c’est vraiment regrettable. Donc, ce ministère doit prendre sa responsabilité pour trouver des solutions idoines à ces problèmes pour ne pas que cela se répète ».
Il a rejoint sa dernière demeure juste après la prière de 14h au cimetière de Gbessia port 1.
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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