Immobilier en Guinée. L’immobilier est un des secteurs pourvoyeur d’emploi en République de Guinée. Au-delà de l’immensité des ressources minières, le pays peut se pencher sur ce secteur qui, pour l’instant, est moins en vue en termes d’épanouissement.
Si dans certains pays l’immobilier est un secteur atypique dans le paysage économique de par son apport au PIB et ses caractéristiques intrinsèques, en Guinée, il est encore loin d’être au cœur de l’économie du pays. Car, il représente une part peu significative dans la stratégie d’investissement des ménages. Au-delà, la réglementation du secteur à travers l’adoption d’un certain nombre de textes de lois reste de loin à désirer.
Que dire de ce secteur en dépit de la problématique susmentionnée ?
La rédaction d’avenirguinee.org est allée ce mercredi, 20 avril 2022, à la rencontre du président de l’organisation nationale des professionnels de l’immobilier en Guinée (ONAPIG).
D’entrée, Mohamed 1 Cissé a porté un regard moins reluisant sur la situation de l’immobilier en Guinée.
« (…) Ce secteur regorge de potentialités en Guinée, c’est un pays en chantier. Nous avons beaucoup de choses à faire en matière d’infrastructures immobilières : qu’elles soient publiques ou privées. Donc, le besoin en logement en Guinée, à Conakry et dans les capitales régionales est très accru. Donc, c’est un secteur qui est porteur d’emploi et créateur de revenus. Mais, très malheureusement, les investissements dans ledit secteur sont très mitigés. L’État y met un peu de moyens et en déploie un peu d’effort pour attirer les investisseurs étrangers. Donc, c’est une situation qu’il faudra corriger pour donner à ce secteur l’image qu’il mérite », dit-il.
Au-delà de la grande envie des acteurs de ce secteur de porter haut la barre pour participer à la croissance économique de la nation, d’énormes difficultés se posent à eux. Elles sont parfois d’ordre « institutionnelles » et/ou « financières ».
« D’abord, d’ordre institutionnelle, c’est un secteur qui est très réglementé, alors qu’il y a peu de codes qui définissent les interactions entre les différents acteurs dans le secteur. Donc, l’autre problème, c’est celui financier : l’accès au financement. Les projets immobiliers sont très peu financiers en Guinée ou voire même pas du tout financés. Parce que la plupart des banques ici ne financent pas les projets immobiliers. Donc, il y a ce problème d’accès au financement. L’autre problème, c’est la main-d’œuvre. Les ouvriers guinéens sont très peu qualifiés pour ceux qui sont dans le secteur de la construction, alors qu’on a beaucoup de potentiels en termes de matériaux. Nous avons des bois en qualité mais, nous continuons à emporter des portes qui sont faites en Chine et en Turquie. Alors qu’une bonne qualification des ouvriers ici peut nous permettre de faire de grandes économies sur ces importations. Donc, en gros les difficultés se situent à ces trois niveaux : financier, institutionnel et la qualification de la main d’œuvre », a-t-il évoqué.
Conscient de la place ‘’centrale’’ de ce secteur en temps normal, ce responsable de l’ONAPIG déplore cependant, le budget « dérisoire » alloué au secteur. Par conséquent, il appelle les autorités à réguler le domaine pourvu de rendre le secteur de l’immobilier, bénéfique pour tous.
« Rendre le secteur propice et attrayant est un rôle régulateur. Et, le rôle de régulation revient à l’Etat. Nous, ce qu’on fait c’est d’attirer l’attention de l’État vers le secteur ; dire qu’il manque des lois, la réglementation. C’est à travers une politique affirmée de l’État qu’on peut insuffler au secteur une dynamique qui pourra être bénéfique à la Guinée et à tous les guinéens. Donc, en tant qu’acteurs privés, nous ne pouvons qu’alerter, interpeller l’État et faire des propositions à chaque fois que nous avons l’occasion. Les vraies actions, ce sont les pouvoirs politiques qui peuvent les prendre », a conclu Mohamed 1 Cissé au micro d’avenirguinee.org.
Ibrahima Sory Camara/Ibrahima Sory Sylla pour avenirguinee.org
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