La maladie a finalement eu raison sur Hadja Rabiatou Sérah Diallo, grande militante au sein du mouvement syndical guinéen décédée mercredi dernier à l’hôpital de l’amitié Sino-Guinéen. L’ex présidente du Conseil Économique et Social s’est illustrée de son vivant dans des multiples combats pour l’instauration d’un État de droit, mais aussi pour la garantie des libertés individuelles et collectives.
Moussa Iboune Condé, activiste de la société civile membre du CONOSG, qui s’exprimait jeudi au micro d’avenirguinee.org, se souvient d’une grande figure du mouvement syndical. Il a fait un rappel de la collaboration entre l’organisation à laquelle il appartient et la défunte.
« … C’était avec elle en 2006 que le CNOSCG avait fondé le mouvement « BAKHA » qui était le premier mouvement qui a enclenché les activités de la société civile pour exiger que nous ayons un État de droit, qu’il y ait un début de démocratisation de la société guinéenne, qu’il y ait un début de démocratisation des sites d’accès à l’information publique, qu’il y ait un début de liberté collective et individuelle dans notre pays. En 2007 aussi, Rabiatou Serah était avec le CNOSCG quand nous lançons le mouvement social guinéen qui avait investi les rues de Conakry et celles de l’intérieur du pays pour exiger à ce qu’il y ait plus de réduction des comptes publics, c’était au lendemain de la libération fracassante de deux prévenus qui étaient détenus à la maison centrale, à l’occurrence El hadj Mamadou Sylla et El hadj feu Fodé Soumah. Donc, franchement c’est une pionnière de la liberté de la presse, de la liberté collective et individuelle et de la liberté syndicale dans notre pays », dit-il.
L’ex-journaliste, dans son combat pour le droit d’accès à l’information publique, martèle avoir été approché et aidé par Hadja Rabiatou Sérah Diallo, qui a présidé le Conseil National de la Transition en 2010 sous la présidence de l’actuel Général à la retraite Sékouba Konaté.
» Je l’ai connue à travers mes activités, surtout quand j’ai commencé à m’impliquer dans la promotion et la défense de la loi d’accès à l’information publique. Quand elle a appris cela à travers les médias, elle m’a appelé, je le dis ici et Dieu est mon témoin. Elle m’a dit » c’est M. Iboune? » j’ai répondu « oui » au bout du téléphone. Elle m’a dit » ce que vous êtes en train de mener comme combat est juste. Le conseil national de la transition avait effectivement conçu et adopté la loi d’accès à l’information publique. Alors, si vous ne retrouvez pas les traces de cette loi dans les archives du conseil national de la transition, il faut demander au président de la commission communication du CNT ». C’est ce que j’avais fait et Diallo Souleymane aussi m’avait mis en contact avec la secrétaire de leur commission qui était censée avoir la clé sur laquelle les données avaient été imprimées et enregistrées. Mais, malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu avoir le document qui a été conçu par le CNT comme la loi d’accès à l’information publique. Finalement, nous étions obligés de relancer les démarches vers la cour constitutionnelle… », relate Iboun Conté.
À l’en croire, la défunte » était un modèle féminin d’engagement citoyen ».
» En tant qu’ activiste de la société civile, nous nous battons pour le bien-être des citoyens,… Hadja Rabiatou Serah Diallo nous a montré les voies à suivre. Elle était à la pointe de ce combat, donc c’est un modèle, c’est une référentielle pour la jeune génération. Je crois qu’elle a été à la hauteur de l’attente de la jeune génération parce qu’elle disait que » mon combat c’est pour le bien-être de la Guinée. S’il s’agit de mettre le feu à la République, ne comptez pas sur moi ».
Après la levée du corps à l’hôpital Sino-Guinéen, Hadja Rabiatou Sérah Diallo a été inhumée ce vendredi 30 juin à 14h au cimetière de Cameroun.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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