Les nouvelles autorités, par le biais d’un communiqué du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, lu tard dans la nuit du mardi 31 mai, à la télévision nationale, ont annoncé l’augmentation du prix du carburant à la pompe. De 10.000 FG, le prix du litre est passé désormais à 12.000 FG dès ce mercredi, 1er juin. Soit une augmentation de 20 %. Cette mesure intervient alors que les citoyens guinéens dénoncent par endroit la cherté de la vie.
Comment accueillent-ils cette annonce du gouvernement ? Quelle analyse font-ils de la mesure ?
Pour trouver des réponses, la rédaction d’avenirguinee.org a interrogé quelques citoyens ce mercredi. Et, en partie, ils s’attendaient tous à la hausse des produits pétroliers. Mais, quelques uns dénoncent la stratégie du gouvernement.
Rencontré au quartier Tanènè mosquée, N’faly Camara, déplore la mesure du gouvernement qui, pour lui, est unilatérale mais aussi n’a pas été préalablement annoncée.
» On savait quand-même que l’augmentation était inévitable mais, c’est la manière de faire. Parce que généralement, lorsqu’il doit y avoir une augmentation, il y a toujours des concertations non seulement avec les acteurs de la société civile surtout plus précisément les syndicats, parce que par rapport par exemple aux transports, vous savez que lorsqu’il y a une augmentation du carburant, automatiquement le transport va augmenter. Donc, si ce n’est pas bien cadré, cela veut dire que ça va entraîner d’énormes problème parce que ça va encore augmenter d’avantage la souffrance de la population », a-t-il martelé.
Poursuivant, il indique que la période également est mal choisie. Cela, dit-il, « Etant donné qu’il y a des problèmes sociopolitiques dans le pays… Donc je pense que cette manière de faire n’est pas une bonne chose ».
Quant à N’niakoye Guilavogui, conducteur de tricycle, cette décision vient à un moment où » on a mal ». Mais, indique t-il, « on n’y peut rien parce qu’on parle de la guerre entre l’Ukraine et la Russie alors que c’est un grand producteur du pétrole. Donc si la production est empêchée par la guerre, je sais qu’on ne peut rien à cela. Le moment est dur mais nous ne pouvons rien parce que nous ne sommes pas des producteurs de carburants », a-t-il affirmé.
Venu se procurer de l’essence dans une station de la place qui était « inactive » pour effet de cette décision, Chef Gérémy a accepté de se prononcer à notre micro.
Interrogé, il a laissé entendre que cette décision compréhensible dans la mesure où « les motifs » sont « valables ».
» C’est bon, ils ne vont pas augmenter sans cause. Ils ont augmenté parce que mondialement on est dans une période très dure. Donc, il faut qu’on améliore beaucoup de choses. En améliorant ça va coûter. Ils sont obligés d’augmenter. Donc moi, je ne suis pas contre. Les citoyens doivent comprendre, il doivent savoir qu’hier et aujourd’hui ce n’est pas la même situation. Quelques soit la situation, premièrement il faut réfléchir pourquoi cela est fait; il ne faut pas s’agiter seulement », a-t-il conclu.
A noter que des protestations de certains citoyens ont été observées par endroit à Conakry, précisément sur l’axe Hamdallaye- Cosa.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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