Le 14 mars 2018, aux alentours de 13 heures, un drame s’est produit dans le quartier de Hamdallaye, dans la haute banlieue de Conakry. Boubacar Diallo, un militant de l’opposition républicaine guinéenne âgé de 25 ans et membre de la Commission d’organisation, a été gravement blessé par balle alors qu’il participait aux manifestations contre les résultats des élections communales. Alors qu’il était transporté d’urgence à l’hôpital par ses camarades, il a malheureusement succombé à ses blessures en cours de route. Cette tragique perte survient alors que les tensions demeurent vives dans le pays suite aux contestations électorales.
Sylvain Clément Haoromou, également membre de cette commission et cadre du parti UGDD (Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement), qui a vécu les faits raconte:
« Je suis encore sous le choque parce que j’ai vu l’un des gendarmes tirer sur mon ami pendant qu’on courait. Et, il est tombé, juste devant sa maison familiale. Cela veut dire que ça pouvait être moi ou quelqu’un d’autre. J’ai eu peur de ma vie. C’est quand on avait mon ami à l’hôpital qu’il a succombé à ses blessures. Les pickups des Policiers ont poursuivi les manifestants dans les quartiers, endommageant même des propriétés, des cafés et dérobant des biens. Nous même, on se demandait comment on allait échapper aux policiers et gendarmes. Mais, nous sommes obligés de continuer la lutte jusqu’à ce que les vrais résultats des urnes proclamés ».
Un rapport médical a indiqué que M. Diallo a été touché par deux balles, l’une dans le bras, l’autre dans le dos au niveau des côtes.
Ce qui signifie que des preuves crédibles prouvent encore que les forces de sécurité guinéennes ont eu recours à des balles réelles pour contenir les manifestations contre la fraudes électorale depuis la proclamation des résultats contestés des dernières élections communales.
On peut regretter qu’aucun membre des forces du maintien d’ordre n’a été inquiété comme l’a constaté Human Rights Watch.
Il faut noter que depuis les élections communales contestées du 4 février, sept (7) personnes ont été tuées dans la capitale, Conakry. Les rapports médicaux de cinq hôpitaux examinés par Human Rights Watch indiquent qu’au moins 89 manifestants ou spectateurs ont été blessés lors des échauffourées, dont 22 au minimum par balles.
Pour la seule journée, trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées.
Fodé Camara pour avenirguinee.org