Après plus d’un mois de marche de Conakry à Bamako (1114 km) pour un l’union africaine, les camarades marcheurs désormais appelés » les héros unificateurs », au nombre de 14 guinéens et certains jeunes sénégalais, ivoiriens et maliens sont arrivés ce dimanche, à Conakry, à bord d’un minibus.
Ils ont d’abord été accueillis à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré, par une forte délégation du collectif pour l’accueil qui s’est illustré à travers la tradition africaine particulièrement celle guinéenne. Il s’agissait d’un accueil avec du vin-blanc et les noix de kolas.
A la suite de cet accueil à l’aéroport, les marcheurs ont été reçus dans la salle du 28 septembre du palais du peuple par le président du CNT, en compagnie du ministre de la culture, l’ambassadeur du Mali en Guinée et tant d’autres personnalités.
A cette occasion, le porte-parole du collectif des marcheurs Conakry-Bamako, s’est présenté derrière le pupitre placé devant l’assemblée. Là, Mikhindé Daalindé Sankhon est tout d’abord revenu sur l’objectif de cette initiative.
« L’objectif de la marche, c’était non seulement soutenir et féliciter le peuple malien, à sa tête le Camarade Assimi Goita, pour le fait de résister face à l’impérialisme comme la Guinée l’a fait en 1958. Et pour nous, c’était une façon de réaffirmer et de consolider la solidarité que nos autorités guinéennes, avec le peuple guinéen, ont affirmée vers le peuple malien en refusant de fermer ses frontières comme l’a voulu la CEDEAO. C’était une façon pour nous de consolider cette solidarité. Aussi, c’était pour nous et surtout un plaidoyer pour la fédération de l’Afrique qui peut être commencée par la Fédération Mali-Guinée, d’autant plus nous avons l’histoire, la culture et par le hasard, nous avons la situation politique qui est la transition en commun. Donc nous voulons, qu’après la finalité de cette transition, que les deux hommes forts de ces deux États basculent bien-sûr le destin de ces deux pays vers son destin fédéral », a-t-il expliqué.
Dans la foulée de sa communication, Mikhindé Daalindé Sankhon a dressé le bilan de leur marche de Conakry à Bamako.
« Nous avons marché, nous sommes partis jusqu’à Bamako et nous avons été reçus par le président de la transition, Camarade Colonel Assimi Goita, président de la transition malienne, qui est aujourd’hui le porteur du flambeau de la liberté africaine. Et, nous l’avons remis le drapeau de la Guinée tout en lui confiant la Guinée et nous l’avons également donné le drapeau de l’Union Africaine pour lui dire après la libération du Mali du néocolonialisme, il ne doit pas s’asseoir ; comme le disait Ahmed sékou Touré » Tant que les autres pays ne sont pas libres, la Guinée n’est pas libre « . Nous voulons qu’il joue la même chose et nous pensons qu’il en est capable.
Également nous lui avons aussi donné un mémorandum dans lequel nous avons couché toutes nos idées et il a accepté ; il nous a même dit que nous sommes ensemble. A travers son ministre des affaires étrangères, il nous a tenu la promesse qu’ils feront tout pour que cette fédération ait lieu », a-t-il rendu compte.
Après le discours du président du collectif de l’accueil, l’ambassadeur du Mali en République de Guinée, Modibo Traoré a félicité cette initiative qui, selon lui, était tant attendu par les deux peuples (Guinée-Mali).
« Par votre initiative, vous venez de ressusciter une idée qui était là et qui dormait. Vous savez depuis les premiers axes de l’indépendance, le Mali était sorti en fédération avec le Sénégal. Vous savez que l’union Ghana- Guinée- Mali… Vous avez cité nos devanciers qui étaient le président Ahmed Sékou Touré, le président Modibo Keita, le président Kwamé Kruma. Donc vous avez bien dit, avec l’impérialisme toutes ces actions n’ont pas prospéré. Donc maintenant, vous venez, par votre perspicacité de cette jeunesse africaine, vous venez de ressusciter ».
Et d’ajouter : « En tout cas, vous n’avez pas grand-chose à faire parce que nos devanciers ont compris que c’est effectivement dans l’Union que nos deux pays tireront les forces pour se libérer de l’impérialisme. Comme vous avez dit, l’histoire du Mali et la Guinée date de très longtemps, dès l’indépendance. Depuis lors, nos deux responsables ont compris que la Guinée et le Mali font un même pays.
Donc si aujourd’hui venez pour ressusciter cela, on ne peut que vous féliciter et vous encourager à aller dans ce sens-là…Je crois que les autorités ont compris votre message et c’est pourquoi vous avez été reçus par les autorités au plus haut niveau à Bamako, par le président Goita. Ici également avec la présence du président du CNT et du ministre de la culture. Nous autres ambassadeurs, nous sommes chargés de suivre tout ce que les autorités vont décider. Nous ne manquerons aucun effort », a-t-il lancé.
Au nom du président de la transition, le président du conseil national de la transition, Dansa Kourouma a adressé ses vives félicitations aux marcheurs. Martelant que la jeunesse africaine, de par cette œuvre, a ressuscité les anciens qui ont porté le flambeau d’une africaine unie après les indépendances.
« A partir de ce matin, vous faites partie de ceux qui font l’histoire de l’Afrique. Quand Kwame Kuruma rêvait d’une Afrique sans frontière, Ahmed Sékou Touré d’une Afrique totalement indépendante, forte et digne ainsi que Modibo Keita, une Afrique débarrassée de toute trace du néocolonialisme, on était pas nés ; en tout cas 90% de ceux qui sont dans cette salle, n’étaient pas né encore. Et d’ailleurs, 100% de ceux qui ont marché n’étaient pas nés. Mais aujourd’hui, vous êtes unies par cette pensée profonde, cette idée profonde, c’est comme si vous ressuscitiez Ahmed Sékou Touré, Kwamé Kuruma, Modibo Keita. Il ne s’agit pas de les arroser de fleurs, il s’agit de poser des actes forts ; c’est la meilleure manière de célébrer les morts. Quand des enfants, des petits enfants portent le flambeau à leur place, réalisent leurs rêves, c’est la meilleure façon d’honorer les morts et vous avez fait. La jeunesse africaine de Guinée, du Mali et du Sénégal bravo ! », s’est exclamé le patron du CNT.
A noter que cette cérémonie a pris fin par le dépôt d’une gerbe de fleurs aux pieds du monument des martyrs en la mémoire de nos devanciers.
Ibrahima Sory Camara pour avenurguinee.org
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