Un nouveau chapitre s’ouvre dans le monde du football africain. Ce mardi 26 novembre 2024, la Confédération Africaine de Football (CAF) a officiellement répondu à la requête de la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) concernant les allégations de manipulation du match de qualification contre la Tanzanie. Dans une lettre adressée à la FEGUIFOOT, la CAF a indiqué avoir pris acte de la plainte. Cette décision marque le début d’un examen rigoureux de la procédure contentieuse en droit de recours ainsi que des conditions de forme et de fond de la requête déposée par la Guinée.
Analyse de la Procédure Contentieuse :
La procédure de recours devant la CAF est un mécanisme complexe qui comprend plusieurs étapes cruciales. Après la soumission de la réclamation formelle par la FEGUIFOOT, les organes disciplinaires de la CAF doivent évaluer minutieusement les preuves et les arguments avant de rendre leur verdict. La décision de la CAF d’entendre cette requête est un pas significatif vers la transparence et l’équité des compétitions sportives, disons une jurisprudence majeure pour le sport Roi.
En invoquant l’article 47 du règlement de la CAF, la FEGUIFOOT doit respecter des critères stricts. La plainte doit présenter des détails précis sur les irrégularités alléguées, fournir des preuves solides et citer les règlements violés. L’exactitude et la clarté de la requête sont essentielles pour permettre une évaluation impartiale par les instances de la CAF.
Si la CAF conclut que les allégations sont fondées et que les irrégularités ont influencé le résultat du match, la Tanzanie pourrait être disqualifiée, ouvrant ainsi la voie à une requalification de la Guinée pour la CAN Maroc 2025. Cette décision, bien que dépendante de l’examen des preuves, pourrait conduire au reclassement de la Guinée et permettre sa requalification.
En cas de décision défavorable, la FEGUIFOOT pourrait envisager de porter l’affaire devant la FIFA. Le Tribunal du Football de la FIFA, compétent pour traiter des litiges de cette envergure, pourrait être saisi pour obtenir réparation. Néanmoins, ce recours en appel nécessite une préparation rigoureuse et des preuves solides pour être recevable et espérer obtenir gain de cause.
Au-delà des implications immédiates pour le Syli national de Guinée, cette affaire soulève des questions cruciales sur l’intégrité de la législation sportive en Afrique. La lutte contre la manipulation des matchs est essentielle pour préserver la crédibilité des compétitions. Cette situation pourrait devenir un sujet catalyseur pour initier des réformes visant à renforcer la transparence et l’équité dans le football africain.
Enfin, notons que cette lettre réponse de la CAF est un premier pas d’espoir chez les guinéens et toute la communauté sportive en général, mais le chemin reste long et complexe. La diligence et l’engagement impartial de toutes les instances disciplinaires du football sont indispensables pour garantir que les règles du jeu soient respectées et appliquées et que lesprochaines compétitions se déroulent dans un esprit de fair-play et d’intégrité.
Affaire à suivre.
Par Lancinet Fankama KEITA
Juriste Chroniqueur
Fankamalancine@gmail.com