Déclenchée, le 24 Février 2022, par la Fédération de Russie, pour répondre, semble-t-il, à l’appel de détresse des Républiques russophones et russophiles du pays du Président Volodmyr Zelensky, la guerre d’Ukraine est entrain de prendre, si ça ne l’est déjà, toute l’allure d’une conflagration mondiale aux conséquences imprévisibles.
Cette guerre d’Ukraine nous fait penser aux paroles du sage qui a dit, citation : « si on peut décider de quand on entre dans un conflit armé, s’en sortir est une autre paire de manches, très difficile à appréhender ». L’histoire contemporaine en fournit de nombreux exemples.
Les 2 Guerres Mondiales dont il serait inutile de revenir sur les conséquences.
Les guerres du Vietnam au cours desquelles, successivement, Français, puis Américains se sont cassés les dents.
Les guerres d’Afghanistan où les Russes, et plus tard les Américains, payeront au prix fort les conséquences de leur prétention et de leur arrogance guerrière.
Pour avoir ignoré ou sous-estimé la sagesse contenue dans cette réflexion, on peut, sans risque d’être démenti, affirmer que les différents protagonistes de la guerre en Ukraine se sont fourvoyés dans un labyrinthe dont ils sont loin de voir la sortie.
Tout d’abord les Russes, qui n’avaient jamais pensé que ce qu’ils avaient prévu comme une ‘’opération spéciale’’, une simple promenade de santé pour leurs troupes, pouvait se transformer en une harassante et coûteuse guerre.
Egalement l’OTAN, sous la houlette de ces Américains qui aiment trop souvent jouer au gendarme du monde, qui découvre avec étonnement et stupéfaction que malgré les plus dures sanctions jamais prononcées contre un pays, sanctions qui étaient sensées dévaster rageusement son économie en 2 ou 3 mois, le pays de Poutine tient toujours, avec une admirable résilience sur laquelle les experts occidentaux les plus futés en matière économique passeront de longues nuits blanches pour en déchiffrer le mystère.
Près d’un an depuis le début de la guerre, on peut faire les constats suivants :
L’UKRAINE est devenue la chair à canon et un terrain d’expérimentation des nouvelles armes pour l’OTAN, qui peut y mener tranquillement sa guerre par procuration, au nom de la « bonne cause’ », pour affaiblir ou détruire la Fédération de Russie, présentée comme le Mal suprême du moment.
L’UKRAINE dont le pays pourrait être complètement détruit si l’OTAN parvenait à son rêve peu réaliste de démantèlement ou de destruction de la Fédération de Russie, ne devrait-elle pas réfléchir à des négociations qui prendraient en compte ses préoccupations sécuritaires, mais aussi celles de son puissant et incontournable voisin ?
Quand bien même l’occident global continue et continuera de donner des milliards de dollars en armements et autres formes d’aides, pour le moment, on est bien obligé de faire le constat que les milliers de morts et de blessés, les énormes destructions infrastructurelles, sont bel et bien, malheureusement, le lot de la seule et unique UKRAINE.
A date, aucun de ses alliés n’aura subi ni pertes en vies humaines, ni blessés, ni destructions d’infrastructures. Bien malin qui pourrait prédire le moment où l’OTAN prendrait l’énorme risque d’envoyer des soldats sur le sol ukrainien, pour combattre les troupes russes et ce qui resterait de l’Ukraine en tant que pays.
S’il y’a une issue dont il ne faudrait point douter, l’ouragan qui emporterait la Russie ne laissera nullement l’Ukraine derrière. Ce prix à payer n’est il pas trop fort, si c’est juste pour prouver à l’occident global la bravoure, l’héroïsme ,le courage et l’attachement indéfectiblement mortel des Ukrainiens à la démocratie occidentale, qui accepteraient ainsi de disparaitre de la carte du monde pour que vive pour toujours la civilisation occidentale ?
La guerre d’Ukraine qui aura conduit l’Europe occidentale à renoncer au gaz russe bon marché, en a fait une proie facile pour l’allié étasunien qui, sans état d’âme, lui vend quatre fois plus cher son gaz naturel liquéfié (moins écologique, il dégage 2 fois plus de CO2 que le gaz russe), qu’il ne l’est sur le sol américain. Les jérémiades européennes auprès de l’allié n’y auront rien changé.
Avec cette guerre, les Américains font certainement de très bonnes affaires en vendant aussi à l’Europe leurs matériels militaires jugés plus performants que ceux des Européens ; et comme si tout cela ne suffisait pas, on assiste à un renforcement de la présence des soldats américains pour ‘’protéger’’ le flanc Oriental de l’Europe contre le « péril russe’ ». Aujourd’hui, sous les drapeaux de l’OTAN, plus de 100. 000 soldats américains stationnent en Europe, contre zéro soldat européens sur le sol américain. Si une telle dépendance ne peut être qualifiée de vassalisation, nous sommes preneur pour tout mot ou toute expression la mieux adaptée.
Pour autant, peut on dire que cette guerre est tout bénef pour le chef de file de l’OTAN ? Pas aussi évident qu’on pourrait l’imaginer.
Commencée déjà depuis un certain temps, la perte d’influence des États-Unis sur les affaires mondiales suit son petit bonhomme de chemin, et disons même s’est accélérée avec la guerre en Ukraine.
Quelques signes qui ne trompent pas
Incapacité pour les pays de l’OTAN, comme ils l’avaient souhaité, de faire l’unanimité ou obtenir une majorité écrasante à l’assemblée générale de l’ONU pour condamner l’action de la Russie en Ukraine, avec pour objectif, l’isolement total de ce pays du reste du monde. De nombreux pays africains, asiatiques et latino-américains, ont voté contre la résolution pilotée par les occidentaux, ou se sont abstenus.
Incapacité à faire accepter l’application par tous les pays de l’OTAN, des sanctions économiques contre la Russie. Un membre de l’OTAN, aussi important que la Turquie s’y est catégoriquement opposée.
Malgré le déplacement à Ryad du Président américain, Joe Biden, en personne, l’ami traditionnel Saoudien a fait preuve d’une étonnante et surprenante témérité, en refusant d’obtempérer aux injonctions de son allié et protecteur n° 1 dans le monde, qui lui demandait d’augmenter sa production pétrolière, pour atténuer l’effet sur les prix de la raréfaction du pétrole russe sur le marché mondial.. De grands pays comme la Chine et l’Inde ont réservé une fin de non recevoir aux menaces, puis aux supplications américaines en faveur des sanctions contre la Russie.
La dédollarisation de l’économie mondiale, souvent invoquée, connaît aujourd’hui, avec la guerre d’Ukraine un début et même une certaine accélération. Des pays comme la Chine, la Russie, l’Inde, et même l’ami traditionnel Saoudien, sont dans des discussions dont l’aboutissement portera sans doute un coup sérieux à l’hégémonie du roi dollar dans le commerce mondial.
L’attrait exercé par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sur des pays de plus en plus nombreux, dont entre autres :(l’Arabie Saoudite et l’Égypte, d’AL SISSI, alliées traditionnelles des USA), l’Iran, l’Algérie et l’Argentine, est un autre signe du déclin de l’« Américain Way Of. Life »
Une autre révélation de cette guerre d’Ukraine est que là première puissance nucléaire n’est pas automatiquement la première puissance militaire : première puissance nucléaire avec 5977 ogives nucléaires contre 5428 pour les USA, le retard de la Russie dans le domaine des armes stratégiques conventionnelles est cruellement apparu au cours de cette guerre. La technologie occidentale a indiscutablement démontré sa supériorité sur celle de son adversaire russe, dans le domaine des armes de guerre non nucléaires. La perte de la presque totalité des territoires ukrainiens conquis au début de la guerre par les forces armées russes en est une éloquente démonstration.
Les effets combinés des sanctions économiques et de quelques revers militaires conduiront peut être les stratèges militaires russes à revoir à la baisse leurs exigences de départ, afin de parvenir à une paix des braves.
‘’Grace’’ au conflit ukrainien, l’Afrique est soudainement devenue un enjeu stratégique que chaque camp de belligérant cherche à séduire, pour la mise en œuvre de sa volonté hégémonique de constituer la coalition antirusse la plus large que possible, l’Afrique elle aussi subira les assauts de cette OTAN qui se croit investie de la mission messianique de diriger le destin des peuples du monde.
Du chantage aux sanctions contre tout contrevenant africain au diktat Otanien d’isolement de la Russie, clairement exprimé dans un projet de loi du Congrès américain, au discours condescendant d’un Emmanuel Macron qui pense pouvoir choisir pour les africains qui peut être leur ami, rien ne sera épargné ; au constat de l’échec de ces honteuses manœuvres d’intimidation , c’est la promesse d’un siège permanent au G20 et au Conseil de Sécurité des Nations unies pour le Continent qui est brandie pour amadouer les africains.
Cette soudaine marque « d’amour et de considération » que semble manifester l’occident pour le Continent est mise à mal par sa politique de 2 poids 2 mesures ; pendant que le G5 Sahel (aujourd’hui G4 depuis le retrait du Mali), en proie au Djihadisme, peine depuis 2018 à réunir 450 millions de dollars, dans sa lutte contre le terrorisme, l’Ukraine quant à elle, croule littéralement sous le poids des aides occidentales qui, en une seule année, se sont chiffrées à 70 milliards d’euros (52 milliards pour les USA, 18 milliards pour l’Union européenne).
Si l’OTAN pouvait utiliser le dixième des fonds alloués à l’aide militaire à l’Ukraine pour la recherche d’une solution négociée, la Guerre prendrait fin.
Condamnées par la géographie à une cohabitation éternelle et obligatoire, unis par des liens multiséculaires , la Russie et l’Ukraine n’ont de choix que la recherche d’une solution négociée au conflit qui les oppose.
Puisse le Tout Puissant donner au Président Volodmyr Zelensky d’Ukraine , l’intelligence de comprendre que davantage d’armes occidentales conduiront inévitablement à davantage de destructions et de morts pour son pays !
Puisse le Tout Puissant donner au Président Vladimir Poutine de Russie, l’intelligence de comprendre que les énormes sacrifices humains, financiers et matériels consentis pour la réussite de son ‘’ opération spéciale ‘’ en Ukraine, conduiront lentement mais inéluctablement à l’affaiblissement de la grande Fédération de Russie !
Vivement la paix entre la Russie et l’Ukraine !
Dr Sidiki Cissé