Depuis l’arrivée des premières pluies, des ordures en grand nombre prennent d’assaut les rues de Conakry. L’inaction des autorités communales et du ministère des travaux publics est malheureusement constatée par les citoyens de la capitale.
Le président de la Coordination Nationale des Acteurs D’assainissement de Guinée ( CONAA-G), Sékou Keita, interrogé par avenirguinee.org, déplore l’implication sans résultats de plusieurs entités dans la gestion des ordures en Guinée.
» Aujourd’hui, l’assainissement a beaucoup de parrains, c’est ce qui fait surtout dès que les pluies s’annoncent, les TP qui sont en charge des caniveaux lancent les appels d’offres à d’autres PME qui ne sont pas dans l’assainissement pour le curage des caniveaux. Quand ces déchets sont jetés dans les caniveaux, ils sont abandonnés le long des routes. En cas de grandes pluies maintenant, ce sont ces déchets qui viennent bloquer la route, provoquer des inondations à l’intérieur des quartiers », regrette-t-il.
Pourtant, poursuit-il, des structures spécialisées évoluant dans le domaine sont bien présentes. Mais, à l’en croire, elles ne sont pas sollicitées.
» En tant qu’acteurs d’assainissement, c’est notre travail quotidien. Que ça soit la saison sèche ou pluvieuse, nous sommes en charge de l’évacuation des déchets, des ménages vers les zones de transit ou à la décharge directement. Mais, nous ne sommes pas concernés par ce second cas ».
Selon lui, » le curage des caniveaux doit être confié à l’ANSP et non au ministère des travaux publics. Nous ne sommes pas responsables mais, tout le monde pense que ce sont les PME qui collectent et déposent les déchets là-bas, ou elles ne travaillent pas pour l’intérêt du quartier. Ça, c’est un problème pour nous », indique le président de la CONAA-G.
Pour palier aux problèmes liés aux ordures et rendre propre la capitale Conakry, Sékou Kéita laisse entendre qu’il : » faut l’implication des mairies, des autorités communales. Aujourd’hui, je peux dire qu’ils ont fui leur responsabilité. Il ne s’agit pas de contractualiser une PME de pré-collecte seulement, dans le cache de charge, la commune doit jouer beaucoup de rôles qu’elle ne joue pas à date. La commune doit accompagner ces PME dans l’abonnement, prendre une décision rendant l’abonnement obligatoire, créer un service de répression contre les menaces réflecteurs, mais tout cela manque sur le terrain aujourd’hui », ajoute-t-il.
Et de conclure, » nous ne sommes pas des autorités, on ne peut pas sanctionner un ménage qui ne s’abonne pas, ça c’est le rôle de la commune. Mais les ménages civilisés qui acceptent de s’abonner au service de pré-collecte ne posent pas de déchets dans les caniveaux, ils ne créent pas de points noirs, ils sont servis 12 mois sur 12 de l’année », soutient-il.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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