C’est une mère en détresse au visage inquiétant qui s’est confiée à avenirguinee.org ce mardi, 09 mai. Kadiatou Sylla est la mère d’une fille de 16 ans enceintée par un enseignant d’une école privée au quartier Gbessia, dans la commune de Matoto.
Selon elle, depuis que cette affaire a éclaté, sa fille candidate à l’examen d »entrée en 7ème année n’étudie pas. Elle a été renvoyée par le directeur de son école, lequel n’a pas touché l’enseignant qui continue de donner les cours dans son établissement.
Le directeur m’a dit que ma fille sort avec un de ses enseignants qui est fiancé. Je lui ai dit : » mais, c’est toi qui appréciait ma fille non, tu me disais tout le temps qu’elle aime étudier, pourquoi elle ferait cela ?
» Alors qu’elle était à l’école publique de Port 1 en classe de 6ème année, ma fille m’a dit qu’elle veut étudier dans une école privée, je lui ai dit que je n’ai pas d’argent pour le moment parce que son père ne travaille pas. Ce que je revends, c’est ce que nous mangeons. Elle a dit » maman, je veux étudier, fais moi entrer dans une école privée ». Comme elle est ma première fille, je l’ai inscrite dans une école privée. Alors que je suis à Kindia pour un mariage, j’apprends qu’elle a été renvoyée de l’école. Ainsi, ma voisine m’informe que le directeur de l’école veut me rencontrer. À mon retour, je suis allée le voir. Du coup, il m’a expliqué les raisons pour lesquelles il a renvoyé ma fille. Il m’a dit que ma fille sort avec un de ses enseignants qui est fiancé. Je lui ai dit : » mais, c’est toi qui appréciait ma fille non, tu me disais tout le temps qu’elle aime étudier, pourquoi elle ferait cela ? ». J’ai dit au directeur que je lui avais donné ma fille dans le cadre du bon voisinage pour qu’elle puisse étudier et qu’elle soit encadrée.
Un jour, une de mes voisines a attiré mon attention sur ma fille, j’ai donc compris qu’elle est enceinte », dit-elle.
Dans cet état de déception, la mère de famille va appeler l’enseignant auteur de cette grossesse. Ce dernier, après avoir reconnu que c’est lui qui est effectivement le père, intimida Kadiatou Sylla d’aller expliquer la situation à son école.
Le directeur, quant à lui, m’a dit que ma fille ne peut plus étudier dans son établissement, parce que si ses amies voient qu’elle est dans cet état, que ce n’est pas une bonne image pour son établissement.
<< Avant ça, j’avais parlé avec l’enseignant. Il m’a dit que c’est lui qui a enceinté ma fille mais qu’il ne veut pas que l’école soit au courant de la situation. Je lui ai dit que je vais partir voir le directeur parce que je ne vais pas cacher cette situation. C’est au directeur que j’ai confié ma fille, si une telle situation se présente, je dois discuter avec lui », ajoute-t-elle.
Et de poursuivre, » quand je suis allée à l’école, le jeune s’est foutu de moi devant tout le monde. Il a dit qu’il m’avait prévenu de ne pas venir exposer cette situation à l’école. Le directeur, quant à lui, m’a dit que ma fille ne peut plus étudier dans son établissement, parce que si ses amies voient qu’elle est dans cet état, que ce n’est pas une bonne image pour son établissement. Pourtant, l’enseignant qui a enceinté ma fille continue toujours à enseigner dans cette école. Pendant ce temps, ma fille qui prépare l’examen est à la maison. Le directeur a dit que quand les examens approchent elle peut aller, mais qu’elle ne va plus étudier dans son école >>.
Ne sachant plus où donner la tête, Kadiatou Sylla souhaite l’implication des ONG et des personnes de bonne volonté.
Je lance un appel aux ONG de défense des droits de la jeune fille et aux personnes de bonne volonté pour m’aider dans cette affaire.
» En colère, j’ai chassé ma fille de la maison. Elle est donc partie chez les parents du jeune à Dabompa. Quand je dis au jeune d’envoyer ma fille pour qu’elle étudie, il n’accepte pas.
Mon enfant doit étudier parce qu’elle n’a pas dépassé l’âge des études. Cette situation m’inquiète parce que le directeur de son école refuse carrément qu’elle étudie dans son établissement. Pourtant je n’ai pas les moyens de l’envoyer dans une autre école. Je lance un appel aux ONG de défense des droits de la jeune fille et aux personnes de bonne volonté pour m’aider dans cette affaire. Je ne veux pas que ma fille soit abandonnée comme ça, je veux qu’elle étudie parce que je ne compte que sur elle », lance-t-elle, fondant en larmes.
Joint par avenirguinee.org, le directeur de l’école privée en question a rejeté en bloc la version de Kadiatou Sylla. Il dit n’avoir jamais assisté à une telle situation dans son établissement.
À suivre…
Bintou Camara pour avenirguinee.org
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