Ouvert ce lundi 15 mai à l’hémicycle du palais du peuple, le débat d’orientation constitutionnel a été marqué ce mardi par le passage des coalitions politiques. Pendant 2 jours, devant les conseillers nationaux, elles apporteront leur contribution pour que la future constitution prennent en compte tous les aspects de la vie sociopolitique de la Guinée.
Pilotée par le président du CNT, Dr Dansa Kourouma, cette plénière a connu la présence de 60 conseillers nationaux sur 81 inscrits.
En ce qui concerne les différents passages devant les membres du parlement, la COPED de Ousmane Doré a fait des propositions parmi lesquelles des interrogations sont émises.
« Nous pensons que le projet de constitution envisagé devrait engager des débats sur les questions suivantes : quel système démocratique pour la Guinée ? Quel régime politique pour notre pays ? Quel type d’institutions pour la cinquième république ? Quel organe de gestion du processus électoral ? Et type de la révision constitutionnelle.
Sur la première question, nous pensons que compte tenu de tout ce qui s’est passé dans ce pays depuis l’avènement de la démocratie qui a été introduite par la loi fondamentale de 1990, on s’est aperçu que cet avènement de la démocratie a créé certains dysfonctionnements au sein de la société…Pour cela, notre proposition au sein de la COPED était que : il faut œuvrer pour une démocratie apaisée et participative en renouant avec le dialogue politique, constitutionnel et souverain, en privilégient la recherche obstinée du consensus. Mais, en rejetant toutes les formes d’immobilisme et de passage en force. Cette constitution doit engendrer pour notre pays une démocratie ouverte, viable, vivante avec des ponts et espaces de dialogue social et politique, une démocratie au service de tous et de chacun. Alors, comment soutenir un tel système ? Il faut aussi toucher à la question des partis politiques. Pour une démocratie comme la nôtre, nous pensons qu’il y a pléthore de partis politiques qui assurent l’animation du paysage politique. Alors, nous avons estimé que compte tenu du fait que ces 200 et quelques partis politiques inscrits dans le répertoire du MATD ne peuvent qu’avoir trop peu d’obédience, d’où ce sont des partis d’obédience libéral ou des partis d’obédience progressiste … Nous avons pensé que ce n’est pas une décision de décret ou de fiât, la possibilité d’avoir ces partis se regrouper suivant de leurs obédiences et qui pourraient les assembler à trois grands ensembles. Et ces ensembles qui allaient assurer les compétitions.
La deuxième question, c’est quel régime politique ? Vous savez très souvent on l’a dit avec les perpétuels recommencements, après cinq constitutions, on s’est retrouvé dans trois transitions, il nous a semblé qu’il fallait d’abord définir quel rôle, quel régime politique il faut avoir.
Nous avons eu dans ce pays un système démocratique qui repose sur un régime présidentiel avec des pouvoirs de contrôle législatifs, judiciaires qui sont supposés être indépendants et séparés de l’exécutif. Cependant, force est de constater que ces institutions sont parfois instrumentalisées par un pouvoir exécutif très fort, étant donné que le principe même de séparation et de l’équilibre des pouvoirs bien que consacré dans la constitution, n’est pas en réalité aussi respecté. Donc, il est clair que ce régime politique est très souvent conduit à l’abus et même à l’ivresse du pouvoir de la part des personnes ayant bénéficié de la confiance du peuple pour le servir. Il y a généralement deux types de régimes politiques dans le monde: c’est le régime du type présidentiel avec suffrage universel direct ou indirect; il y a aussi le régime parlementaire. Alors, la position que nous nous avons est que nous pensons qu’il faut adoucir le régime présidentiel. C’est-à-dire éviter que ça soit un pouvoir très exorbitant et permettant au président d’instrumentaliser les autres institutions. Le président est élu avec un vice-président. Nous avons fixé le mandat présidentiel à 6 ans renouvelable une seule fois. Nous avons opté pour 6 ans parce que nous pensons qu’un président pouvait être en marche avec son programme économique… », a rapporté le porte-parole de la COPED.
Depuis l’hémicycle, Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org