L’obtention des documents d’identité numérique est devenue aujourd’hui un véritable combat entre les agents de l’Etat et les citoyens demandeurs de ces documents.
L’affluence des citoyens dans les états civils du pays et les commissariats connaît ces derniers temps une montée vertigineuse.
Ici, à Forécariah M. Mamourou Kaba, est le chef service communal de l’état civil de la préfecture.
Rencontré dans la soirée du vendredi 17 novembre 2023, dans son bureau, ce responsable fait savoir d’entrée qu’ « on voit qu’il y a un changement drastique dans l’affluence pour l’obtention de l’extrait numérique. Avant les gens ne se bousculaient pas mais, comme il est question de recruter à la fonction publique, chacun veut avoir son extrait pour postuler », dit-il.
Poursuivant, « et, ce que je vais dire aux uns aux autres, c’est que l’extrait de naissance est un document que l’on doit avoir avec soi pour quelque besoin que ce soit. Il ne faudrait pas que ça soit un besoin de recrutement ou autre chose, l’extrait c’est la vie du citoyen en un mot », martèle M. Kaba.
Malgré les difficultés rencontrées dans le traitement des dossiers, l’officier de l’état civil de Forécariah et son équipe ne ménagent aucun effort pour satisfaire les citoyens.
« J’ai une équipe de 7 personnes réparties comme suit : deux au niveau de l’approuva dont moi-même, deux autres personnes chargées de la saisie et les autres sont chargés de faire l’enroulement des citoyens qui souhaiteraient avoir l’extrait numérique. Par jour, ici à deux on peut approuver 50 dossiers. Et, à la réception des dossiers, dès fois on peut recevoir de 60 à une centaine ».
Comme dans tout autre travail, les difficultés sont énormes. Dans sa communication, M. Mamourou Kaba laisse entendre que, » la première difficulté que nous avons ici, c’est l’impatience des citoyens. Laissez-moi vous dire que ce processus est un peu contraignant. Contraignant dans la mesure où s’il y a une erreur, c’est tout à fait des problèmes pour accéder à la correction, parce que approuver une correction c’est Conakry qui le fait au niveau de la base. Et, c’est si cela est fait, que nous on peut imprimer et délivrer le dossier. Mais, tant que Conakry n’approuve pas, nous on ne peut rien faire. La deuxième difficulté, c’est l’accessibilité au reçu par des demandeurs. Parce qu’il faut être des fois très matinale pour se procurer du reçu, donc il est devenu une denrée rare. La troisième difficulté est liée à la vie. Parfois c’est du stress, le travail sous la pression et les agents ne sont pas habitués donc c’est compliqué ».
Souvent accusé d’être lent dans le traitement, sans langue de bois, il enlève l’équivoque en ces mots: « La lenteur est constatée dans ces derniers jours parce que les jours antérieurs on travaillait même la nuit. On se présente le matin pour quitter à 18h et revenir à 20h pour ne quitter qu’à 01h ou 02h du matin. Mais, depuis le début de cette semaine, nous avons constaté qu’à partir de 20h, MGG coupe le réseau. Donc, cela nous empêche de travailler les nuits maintenant. Donc, on ne se contente que quand la connexion est là pendant la journée », regrette M. Kaba.
Dans son message, cet agent de l’Etat émet une doléance aux chefs hiérarchiques de lui trouver un autre agent informaticien qui s’y connaît pour accélérer les travaux.
« L’appel que je lance à l’endroit des citoyens, c’est qu’ils doivent savoir que nous sommes là pour eux, c’est un service qu’on n’est en train de rendre au nom de l’Etat. Donc, ils n’ont qu’à prendre patience. En tout cas, tous ceux qui ont exprimé le besoin seront satisfaits, c’est mon souhait le plus ardent.
Et, quant à l’Etat, c’est de nous aider pour que la connexion soit disponible à tout moment. Et s’il faut aussi de nous aider à avoir un autre agent dans la saisie parce que la biométrisation demande une certaine expérience. Il suffit de nous trouver un agent qui s’y connaît pour nous épauler, vraiment il sera la bienvenue », conclut-il.
Depuis Forécariah, Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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